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Des traces de la catastrophe nucléaire de Fukushima détectées en Amérique du Nord

Xinhua | 12.12.2016 08h49

Du césium 134, une particule radioactive rejetée lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima, a été détecté dans des échantillons d'eau de mer prélevés au large de la côte ouest des Etats-Unis et dans un saumon pêché au Canada, ont annoncé des chercheurs.

Les réacteurs de Fukushima ont rejeté des dizaines de particules radioactives, mais trois isotopes en particulier ont été retrouvés dans l'océan : l'iode 131, le césium 137 et le césium 134, selon l'Institut océanographique de Woods Hole (WHOI).

L'iode 131 de Fukushima s'est dégradée rapidement et n'est plus détectable dans l'environnement. Le césium 137 a quant à lui une durée de demi-vie relativement longue (30 ans), mais sa présence dans l'océan s'explique également par les essais nucléaires menés dans les années 1950 et 1960. En revanche, le césium 134 a une faible durée de demi-vie, ce qui fait que les traces détectées ne peuvent que venir de Fukushima.

Des traces de césium 134 ont été détectées pour la première fois dans des échantillons d'eau de mer de Tillamook Bay et de Gold Beach dans l'Etat de l'Oregon, dans le nord-ouest des Etats-Unis, selon le journal Statesman Journal, qui a cité le WHOI.

En novembre, les responsables du projet Fukushima InFORM, dirigé par le spécialiste d'océanographie chimique Jay Cullen de l'Université de Victoria, avaient rapporté que du césium 134 avait été détecté dans un saumon canadien.

Dans les deux cas, le niveau de radioactivité était extrêmement faible et n'était nocif ni pour l'homme ni pour l'environnement.

La quantité de césium 134 trouvée dans les échantillons d'eau de mer prélevés en janvier et février 2016 était de 0,3 becquerel par mètre cube, et celle détectée dans un saumon rouge du lac Okanagan pêché pendant l'été 2015 était plus de 1.000 fois inférieure au seuil d'alerte fixé par Santé Canada.

La contamination radioactive entraînée par la catastrophe de Fukushima a été "sans précédent" pour les océans, a indiqué à Xinhua Ken Buesseler, chercheur au WHOI.

"Alors que dans l'ensemble la radioactivité rejetée à Tchernobyl a surtout contaminé des humains, 80% des radiations de Fukushima sont tombées dans les océans, ce qui fait qu'ils ont majoritairement été contaminés", a-t-il expliqué.

M. Buesseler, qui a appelé à déployer davantage d'efforts pour évaluer l'impact environnemental et sanitaire de la catastrophe de Fukushima, a ajouté que l'on peut continuer à apprendre des choses sur la vie et le transport des particules radioactives de cette manière, même si leur concentration est extrêmement faible.

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9, l'un des plus violents jamais enregistrés, a frappé la côte orientale du Japon. Les tsunamis provoqués par le séisme ont gravement endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dont quatre des six réacteurs ont laissé échapper des radiations dans l'atmosphère et dans l'océan.

Les équipes de secours avaient alors utilisé de l'eau de mer pour refroidir les réacteurs endommagés. Etant donné que la centrale est située au bord de la mer, une grande partie de cette eau a été déversée dans l'océan Pacifique, causant le plus grand déversement accidentel de particules radioactives dans l'océan de l'histoire.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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