Dernière mise à jour à 09h45 le 07/11
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Dans sa bataille avec les États-Unis, Vladimir Poutine a une nouvelle cible -Microsoft. C'est du moins ce qu'affirme un haut responsable des services de renseignements américains, selon qui le Kremlin soutient un plan visant à débarrasser les bureaux gouvernementaux et les sociétés contrôlées par l'État de tous les logiciels étrangers, à commencer par le gouvernement de la ville de Moscou qui devrait remplacer les produits Microsoft par des produits russes. Mais il est fort possible que la chose soit concrètement plus facile à dire qu'à faire.
Les Russes pourraient également bloquer LinkedIn, le site de réseautage basé aux États-Unis que Microsoft est en train d'acheter. D'après le responsable du renseignement, Vladimir Poutine s'attaquerait à Microsoft, c'est parce que c'est le plus grand nom américain dans les technologies de l'information et parce qu'il est facile de convaincre les Russes que l'entreprise travaille avec les services de renseignement des États-Unis. La Russie se préparerait à faire face à des mesures de rétorsion américaines après des mois d'attaques de pirates qui, selon Washington, auraient reçu le feu vert du Président russe et auraient été conçues pour influencer le processus électoral américain.
De son côté, Microsoft a déclaré à NBC News qu'elle ne collaborait pas avec le gouvernement en matière d'espionnage. « Nous n'espionnons personne, nous ne travaillons avec aucun gouvernement pour espionner les autres et nous ne le ferons jamais », a affirmé Dominic Carr, directeur général des affaires publiques de Microsoft. « Nous nous assurons que les gouvernements puissent revoir nos logiciels afin de confirmer par eux-mêmes que nos produits sont sécurisés et que nous avons travaillé dur pour accroître la protection de la vie privée des clients, y compris en poursuivant à quatre reprises le gouvernement américain ».
Selon Adam Schiff, représentant démocrate au sein du Comité de renseignement de la Chambre des représentants américaine, il n'y a rien de surprenant à ce que la Russie s'attaque Microsoft puisque les relations de la Russie avec les États-Unis sont à leur plus bas niveau depuis la fin de la guerre froide. « Poutine, ancien officier du KGB, considère le monde comme un jeu à somme nulle entre la Russie et les États-Unis », a-t-il déclaré. « Ce qui est bon pour les États-Unis est mauvais pour la Russie et vice versa ». Mais si l'objectif est de porter un coup économique à Microsoft, alors l'hypothétique décision de la Russie ne risque pas d'avoir beaucoup d'effet : l'action de la société américaine a en effet atteint 60 Dollars US le 21 octobre, un record historique. Les responsables américains du renseignement pensent également que toute tentative d'interdire Microsoft en Russie sera limitée parce que ses produits sont trop intégrés dans l'infrastructure informatique russe.