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Paris connaît sa plus forte vague de pollution depuis 10 ans

le Quotidien du Peuple en ligne | 10.12.2016 11h25

Ce jour-là, sous un ciel bleu trompeur, les merveilles de Paris étaient toujours aussi somptueuses. Mais Sophie Vigoureux, marchande d'art âgée de 38 ans, portait un masque pour les apprécier, à cause de la pollution. Victime d'un cancer du poumon, elle se retrouve dans les groupes les plus à risque face à ces minuscules particules -beaucoup plus petites que la largeur d'un cheveu humain- qui couvrent actuellement la capitale de la France et d'autres villes d'un douteux manteau brumeux qui a déclenché la mise en place d'interdictions de circulation de véhicules et d'autres mesures anti-pollution exceptionnelles mais seulement modérément efficaces.

Du sommet de la Tour Montparnasse, haute de 210 mètres et qui est le gratte-ciel le plus élevé de Paris, le pire épisode de pollution hivernale que connaît la ville depuis une dizaine d'années était clairement visible, une brume brune d'où émergeait à grand peine la Tour Eiffel. Mais à partir du niveau de la rue, le brouillard de polluants pénétrant les poumons était moins évident, rendant le danger plus insidieux que le smog parfois nauséabond et quasi-palpable de villes notoirement polluées comme Beijing ou New Delhi, où les gens ont appris à faire attention.

Tandis que passaient un groupe de pompiers faisant leur jogging en respirant à pleins poumons, inconscients ou insensibles Sophie Vigoureux, cependant, semblait beaucoup plus précautionneuse : d'où le masque de papier. « Une belle journée comme ça vous donne envie de sortir pour une promenade et respirer un peu d'air frais », dit-elle. « Vous ne pouvez pas vraiment la sentir, la pollution ». Mais à la fin de la journée, « ça pique », a-t-elle souligné. Le polluant problématique de cette fois, ce sont les matières particulaires -des « poussières très fines », principalement des émissions des véhicules et du chauffage au bois. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, capables de pénétrer dans les poumons et la circulation sanguine, ces minuscules particules de PM10 peuvent causer des maladies cardiaques, le cancer du poumon, l'asthme et les infections respiratoires aiguës.

La réponse des autorités de Paris implique à la fois la carotte et le bâton. Pour encourager les automobilistes à passer aux transports en commun, le métro, les trains et les bus de banlieue sont gratuits depuis mardi, ce qui coûte, selon les autorités de la région de Paris, environ 4 millions d'Euros par jour. Velib, le service de partage de vélos à Paris et les voitures électriques Autolib proposent aussi des offres spéciales.

Du côté punitif, le préfet de police de Paris a réduit les limites de vitesse, interdit les feux extérieurs et intérieurs et même imposé aux propriétaires de limiter leur chauffage à pas plus de 18 degrés. La mesure phare, une interdiction de circulation des voitures selon qu'elles ont des plaques impaires ou paires, a été prolongé jusqu'à vendredi. Un régime semblable a été en œuvre vendredi à Lyon, où la pollution frappe différentes régions, y compris la vallée du Rhône. Mais à Paris, l'interdiction ne concerne pas les petits camions, les camions qui livrent la nourriture et d'autres produits essentiels, les voitures transportant au moins trois personnes et certaines professions.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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