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Relations économiques France-Chine : un bilan (3)

La Chine au présent | 26.02.2016 09h44

Le ministre français des Finances Michel Sapin et le vice-premier ministre chinois Ma Kai lors du 3e dialogue économique et financier de haut niveau à Beijing.

L'attractivité de la France : en fait-on assez ?

Évidemment, pas question de réduire les investissements français en Chine ni les importations en provenance de Chine, mais il faut attirer les investissements chinois vers la France à défaut de faire acheter nos produits par les consommateurs chinois. « On ne peut pas remettre la faute du déséquilibre de la balance sur les Chinois, la France doit aussi savoir se rendre plus attrayante, plus accessible. Car les chiffres sont là pour le montrer, à l'heure actuelle, la France attire moins les investissements chinois que certains de ses voisins. « Quand on voit les chiffres pour 2014 : il y a eu 17 projets chinois en France, 40 au Royaume-Uni et 80 en Allemagne. Il reste donc beaucoup à faire et il y a beaucoup de terrain à rattraper », explique Javier Gimeno.

Certains investisseurs chinois auraient notamment été « refroidis par les réactions françaises face aux investissements chinois en France, par exemple l'aéroport de Toulouse » .

Et pourtant, dans les faits, la situation est bien meilleure qu'il n'y paraît : « Finalement les entreprises peuvent quand même dérouler leur plan d'action et la plupart des entreprises chinoises implantées en France se portent bien. »

Car la France, malgré certains réflexes bureaucratiques et un climat social parfois perturbé, a de nombreux atouts, mais peine à les valoriser. Pour ce faire, Javier Gimeno suggère de « mettre l'accent sur les éléments positifs ». « On dit souvent que les salaires et les charges sociales en France sont plus élevés qu'ailleurs mais on oublie de rajouter que la main d'œuvre française est l'une des plus productives au monde. Les coûts salariaux peuvent paraître élevés, mais en échange, on a une qualité et une productivité souvent enviée. »

La France, 5e puissance économique au monde, et ses « entreprises, en raison de leur technologie, de leur capacité d'innovation, de leur qualité, de leur créativité, sont toujours en peloton de tête de chaque secteur ». De plus, de part sa place de leader au sein de l'Union européenne, « La France, à la différence par exemple de l'Angleterre, représente pour nos amis chinois un atout pour mieux réussir leurs projets européens dans le cadre de la stratégie du ''going abroad''. En effet, pour les entreprises chinoises, la France constitue le pont idéal entre la Chine et l'Union Européenne. »

Enfin, sans toutefois négliger les atouts traditionnels de la France (tourisme, culture, art de vivre), l'image de la France à l'étranger doit davantage refléter le dynamisme et les capacités innovantes des entreprises françaises. « Une bonne partie des Chinois sont encore loin de comprendre la diversité de la France, qu'elle soit culturelle ou économique. Ils en ont souvent une vision un peu stéréotypée ou restreinte », regrette Javier Gimeno. La preuve, dans les 17 projets d'investissements chinois en France en 2014, la plupart restaient dans des domaines traditionnels tels que l'agro-alimentaire, les loisirs, l'hôtellerie. En effet, « les Chinois pensent rarement à la France en matière d'innovation, de technologie, et se dirigeront plus naturellement vers l'Allemagne. »

D'où la « nécessité de faire valoir nos atouts dans ces domaines », car comme le souligne le président de la Chambre de commerce « la France sur le plan de l'innovation, de la technologie, de la créativité est un des leaders mondiaux ». Mais pour que les Chinois voient ce que les entreprises françaises sont en train de réaliser dans les différents domaines, il faut faire « un effort de pédagogie, d'explication pour que la France soit bien mise en valeur ». Ce travail de communication est en train d'être fait conjointement par le ministère des Affaires étrangères français, par l'ambassadeur de France en Chine et la chambre de commerce qui mènent des actions pour montrer le potentiel et les activités de la France. « Et bien sûr, il faut que cela se traduise par des projets et des chiffres », conclut Javier Gimeno.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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