Dernière mise à jour à 09h50 le 26/02
Le terrorisme est un mal qui menace l'ensemble de l'humanité, explique l'auteur. Ceux qui promeuvent une politique de double standard sabotent la lutte concertée nécessaire à son éradication.
ZHENG RUOLIN*
Le 4 janvier, « Le Petit Journal », de Canal+, recevait une invitée très spéciale : Ursula Gauthier, ancienne correspondante de L'Obs à Beijing, expulsée par les autorités chinoises "à cause de son article" signé juste après les attentats de Paris : « Après les attentats, la solidarité de la Chine n'est pas sans arrière-pensées. » Curieusement durant toute l'interview, on n'entend ni le mot "terrorisme", ni celui d'"extrémiste islamiste". Et en répondant la question "La Chine vous reproche quoi exactement", elle répond : « la Chine me reproche de "parler librement" ». Cette réponse volontairement à côté de la plaque, surtout son article en question, constituent en fait une injure envers les Chinois qui avaient éprouvé une profonde sympathie à l'égard des victimes des attentats de Paris et qui avaient exprimé leur soutien en masse. Ursula Gauthier a profité de cette tragédie pour chercher à justifier les organisations et les éléments terroristes auteurs d'atrocités en Chine, qui ont à leur actif l'assassinat de nombreux civils innocents. Des propos qui se sont attiré des reproches justifiés de la part de l'opinion chinoise, qui les a pris comme une apologie du terrorisme. Aucun pays, et certainement pas la France, n'aurait accepté à son encontre ce genre d'insinuation.
Aucune raison ne peut justifier les actes terroristes
Mme Gauthier écrivait dans son article : « Or, aussi sanglante qu'elle ait été, l'attaque de Baicheng ne ressemble en rien aux attentats du 13 novembre. »
En rien, vraiment ?
Bien que jusqu'ici, la communauté internationale reste partagée sur certains aspects de la définition des actes de terrorisme, la notion de base fait consensus : toute tuerie indiscriminée, organisée et intentionnelle, dirigée contre des civils constitue un acte terroriste. Or, on sait que toutes les victimes de l'attentat de Baicheng, dans le Xinjiang, étaient de simples employés d'une mine de charbon. Il y a donc au moins un point commun entre l'attaque de Baicheng et les attentats de Paris, c'est que toutes les victimes étaient innocentes.
Et de fait, les actes terroristes qui se sont produits ces dernières années en Chine étaient tous, sans exception, dirigés contre des civils innocents. Citons quelques exemples :
L'attentat de Kashgar, au Xinjiang, le 30 juillet 2011 : 13 morts et 40 blessés ; celui de Yarkand, au Xinjiang à nouveau, le 28 février 2012 : 16 morts et 15 blessés ; l'attentat de la gare de Kunming, dans le Yunnan, le 1er mars 2014 : 29 morts et 143 blessés ; l'explosion dans le parc de Saybagh, à Urumqi, capitale du Xinjiang, le 22 mai 2014 : 31 morts et plus de 90 blessés…
Je voudrais citer une phrase de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan pour répondre à Mme Gauthier. C'était dans son discours de l'Assemblée générale des Nations Unis le 14 Septembre 2001 : « Les actes de terrorisme ne peuvent jamais se justifier, quelque raison que l'on puisse faire valoir. »
Ces exemples montrent que la Chine, tout comme la France, fait face à un grave risque terroriste.