Dernière mise à jour à 11h14 le 05/12
Les nouveaux engagements d'aide et de partenariat annoncés par le président chinois Xi Jinping à l'ouverture d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sino-africain vendredi à Sandton (Afrique du Sud) représentent une
indication remarquable du soutien constant de la Chine à l'égard de l'Afrique, ont estimé des dirigeants africains présents à ce rendez-vous.
"Je suis ravi des annonces faites par le président Xi Jinping, qui témoignent de la volonté de la Chine de renforcer ses relations avec l'Afrique, pour une relation qui est déjà fructueuse. Je pense que c'est une indication que ça va continuer dans ce sens et que les fonds vont être mobilisés très, très rapidement", a déclaré dans un entretien à Xinhua le président guinéen, Alpha Condé.
Sous le thème "la Chine et l'Afrique avancent ensemble : coopération gagnant-gagnant pour un développement commun", un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) s'est ouvert vendredi jusqu'à samedi en Afrique du Sud, en présence d'une quarantaine de dirigeants africains et de leur homologue chinois Xi Jinping.
Ce grand rendez-vous est le premier organisé en Afrique depuis l'institution du FOCAC en 2000 comme cadre de concertation de référence entre les deux parties. Le président chinois a à cette occasion annoncé une série de mesures pour le renforcement de cette coopération accompagnées notamment d'importants financements pour aider au développement socioéconomique de l'Afrique.
Parmi ces annonces, l'on retient par exemple une enveloppe de 60 milliards de dollars pour des aides sans contrepartie, dont une ligne de crédits de 30 milliards pour des prêts préférentiels.
Selon le président sénégalais Macky Sall, "ce que le président Xi Jinping vient de dire est un indicateur du nouvel éveil des relations entre la Chine et l'Afrique. Je suis convaincu que c'est bien reparti.
Déjà, depuis quelques années on avait eu un dynamisme dans la coopération entre nos deux paries."
"Aujourd'hui, les mesures fortes qu'il vient de prendre dans le respect de nos valeurs montrent qu'il y a une page nouvelle qui s'ouvre dans l'histoire mondiale", a poursuivi le dirigeant ouest-africain interrogé par Xinhua.
Président du comité de pilotage du Programme d'investissement pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) exécuté par l'Union africaine (UA), il a surtout salué l'engagement des autorités de Beijing pour appui dans ce domaine et en matière technologique afin de favoriser l'industrialisation du continent.
"Oui, c'est un engagement fort et je suis heureux de constater qu'ils ont bien vu là où l'Afrique avait besoin réellement de leur appui, dans les infrastructures, le capital, la formation, la santé. Rien n'a été laissé au hasard par rapport aux ambitions de l'Afrique et à ses priorités", a-t-il affirmé.
A l'unanimité, les leaders africains désignent le développement des infrastructures comme un secteur prioritaire pour accélérer la croissance économique de leurs pays. Le président guinéen à ce titre fait part d'attentes particulières pour son pays, y compris en ce qui concerne l'énergie avec la construction de barrages hydroélectriques et la promotion de l'énergie solaire.
"Nous avons également beaucoup à faire ensemble dans le domaine de l'agriculture", a-t-il indiqué en outre.
La quarantaine de ces dirigeants rassemblés en Afrique du Sud ont salué par des acclamations nourries le discours du président Xi Jinping, qui a également annoncé une aide supplémentaire sans contrepartie de 60 millions de dollars à l'UA pour l'opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) et la Capacité d'intervention rapide aux crises (CARIC) pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent.
Dans cette optique, un accent est mis sur le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en expansion dans différents pays africains.
"Là aussi, c'est une bataille très importante pour nous, surtout que moi je viens de perdre deux hommes au Mali. J'espère que les forces des Nations Unies vont changer de statut, pour que les troupes soient plus offensives", a observé le président Condé.
Co-président du sommet avec notamment son homologue chinois, le président sud-africain, Jacob Zuma, s'est lui aussi félicité d'un "geste très important" qui illustre la spécificité de la coopération chinoise comparativement avec celle des autres grandes puissances mondiales.
Selon lui, les nouveaux engagements de Xi Jinping "porteront sans aucun doute au niveau le plus élevé les relations sino-africaines".
Le chef de l'Etat zimbabwéen, Robert Mugabe, honni par l'Occident, s'est pour sa part offusqué des critiques malveillantes formulées au sujet de ces relations, vues sous le seul prisme du commerce et de l'exploitation des matières premières, alors que selon lui elles permettent l'amélioration des conditions de vies de populations africaines.
La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, décrit quant à elle le sommet de Sandton comme un "rendez-vous d'espoir et un rêve" pour les quelque 2,4 milliards d'habitants africains et chinois, surtout pour les Africains qui sont sous la menace de l'insécurité alimentaire, qui oblige leurs pays à dépenser pour 80 milliards de dollars d'importations de denrées alimentaires en moyenne chaque année.