L’Allemagne rejoint la coalition internationale contre l’Etat islamique

Un chasseur-bombardier Tornado de la Luftwaffe.

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Le Parlement allemand a massivement voté vendredi pour l'envoi d'avions de reconnaissance, d'une frégate et de moyens de ravitaillement en vol au Moyen-Orient pour contribuer à la campagne contre l'État islamique en Syrie, bien que les forces allemandes ne seront pas impliquées dans des missions de combat direct comme des frappes aériennes. Le résultat du vote -445 voix pour, 146 contre et 7 abstentions- était attendu, compte tenu de la large majorité parlementaire que possède la « grande coalition », le gouvernement de centre-droit et de centre-gauche de la chancelière Angela Merkel.

Seule une poignée de parlementaires de sociaux-démocrates de centre-gauche a rejoint l'opposition – les Verts et le Parti de gauche– dans le vote contre le déploiement. Même 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne reste extrêmement méfiante à l'égard de toute contribution militaire à l'extérieure de l'OTAN, et ces missions nécessitent également une approbation parlementaire.

Le gouvernement allemand a déclaré que l'action était essentielle, car les turbulences au Moyen-Orient affectent de plus en plus les événements sur le territoire national, de l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés aux alertes terroristes et aux missions risquées assurées à l'étranger par des volontaires des forces armées allemandes. Le vote a eu lieu huit jours seulement après que le gouvernement se soit d'abord engagé à répondre aux demandes du plus proche allié européen de l'Allemagne, la France, pour une assistance dans sa lutte contre l'État islamique en Syrie après les attaques terroristes du 13 novembre qui ont tué 130 personnes dans et autour de Paris.

« Les attentats de Paris nous ont contraint, en Europe, à réaliser que le Moyen-Orient n'est pas un endroit éloigné, comme l'Amérique du Sud », a déclaré Norbert Röttgen, le chef du comité des affaires étrangères du Parlement. « C'est notre voisin », a-t-il ajouté, « et nous, Européens, devons assumer la responsabilité de cette région ». L'opposition a attaqué le gouvernement pour son action d'une rapidité inhabituelle, et elle a accusé Mme Merkel de se fonder uniquement sur ce qu'elle a qualifié d'action militaire irréfléchie pour lutter contre l'État islamique. Néanmoins, un sondage a montré que 59% appuient le plan de déploiement limité proposé par le gouvernement, 34% soutenant même des frappes aériennes en Syrie, et 22% un déploiement de troupes au sol.