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Les relations sino-africaines vers de nouveaux sommets

La Chine au présent | 15.01.2016 08h49

Le président Xi Jinping et sa femme Peng Liyuan vistent un centre de sauvegarde de la faune sauvage au Zimbabwe.

La coopération sino-africaine fait rarement les gros titres dans la presse mondiale. C'est pourtant ce modèle de relations d'égal à égal qui pourrait finalement apporter les clés du décollage économique africain.

LI ANSHAN*

Alors que tous les yeux étaient tournés vers la COP21 à Paris, le 5 décembre 2015 à Johannesburg, en Afrique du Sud, s'ouvrait beaucoup plus discrètement le Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Le président Xi Jinping, qui a enchaîné des visites d'État au Zimbabwe et en Afrique du Sud, est venu présider le Sommet où il a prononcé un discours dans lequel il annonçait un projet ambitieux pour le développement de la coopération sino-africaine : l'investissement par la Chine de 60 milliards de dollars visant à renforcer la coopération sino-africaine dans 10 domaines clé, dont l'industrie et la finance.

Le FCSA se tenait pour la sixième fois depuis sa création en 2000. Il a été décidé de faire de cette conférence ministérielle un sommet, un souhait qui émanait aussi bien des dirigeants chinois qu'africains et qui répond au besoin de développement des relations sino-africaines. Ces 15 dernières années, la coopération sino-africaine a avancé d'un pas assuré, élargissant sans cesse les domaines de coopération et approfondissant sans cesse la coopération dans les domaines existants.

Renforcer & approfondir

Cette année où le Zimbabwe assume la présidence tournante de l'Union africaine, on y célèbre aussi le 35e anniversaire de l'établissement de ses relations diplomatiques avec la Chine. La visite du président Xi dans ce pays était sa première visite en tant que chef d'État, et elle est venue conforter les bonnes relations qui existent depuis de longues années entre les deux pays. Le volume des échanges commerciaux bilatéraux a atteint 1,241 milliard de dollars en 2014, une hausse de 12,4 % en glissement annuel, et une multiplication par deux depuis 2010. Les produits que la Chine importe du Zimbabwe sont en particulier du tabac, du coton et du ferrochrome, tandis qu'elle lui fournit des équipements électromécaniques, des textiles et des technologies de pointe. La visite présidentielle au Zimbabwe est l'occasion pour la Chine d'annoncer un accroissement de ses investissements dans ce pays et d'y promouvoir la construction de parcs industriels et de zones économiques spéciales, espérant par là entraîner le développement du Zimbabwe grâce à l'expérience chinoise.

La visite du président Xi Jinping en Afrique du Sud a elle aussi permis d'enrichir le partenariat global stratégique entre les deux pays. La Chine et l'Afrique du Sud profitent pleinement de deux avantages, qui sont la confiance politique partagée et la complémentarité économique. Cela leur permet de promouvoir leur coopération dans des domaines prioritaires, ce qui entraîne un développement équilibré et durable du commerce bilatéral. La Chine et l'Afrique du Sud travaillent à la mise en musique de leur programme stratégique de coopération pour les 5 à 10 ans à venir, l'objectif étant de faire avancer la coopération dans les domaines du commerce, de l'investissement, des infrastructures, des parcs industriels, de la création d'entreprises, de la métallurgie et de l'économie maritime. L'Afrique du Sud espère élargir sa coopération avec la Chine en matière d'économie, de commerce, de sciences et techniques, d'énergies, d'aquaculture maritime, d'aviation commerciale et de financement de projets.

C'est la coopération sino-africaine tout entière qui a été portée vers un nouveau palier lors du Sommet du FCSA. On sait que la croissance économique naît d'un processus d'amélioration continue de la productivité et d'une montée en gamme des industries, qui entraîne l'évolution de l'économie depuis des industries à faible valeur ajoutée vers des industries à valeur ajoutée plus élevée. En Chine, l'accroissement du coût de la main-d'œuvre et les surplus de capacités de production font que des entreprises à forte intensité de main d'œuvre doivent explorer des marchés étrangers, tandis que les pays africains doivent eux développer leurs industries de ce type, à la fois pour augmenter leur productivité et pour créer des emplois, améliorant par suite les conditions de vie locales. En raison de leur différent niveau de développement, les pays africains ont un besoin urgent de produits chinois tels que les minerais semi-raffinés, l'acier, le ciment, le verre, le caoutchouc ou l'électricité, nécessaires à leur industrialisation. Cela fait de la Chine et de l'Afrique deux entités complémentaires. D'un côté, les pays africains dont l'industrialisation connaît un fort développement ont besoin de capitaux, d'équipements, de techniques et d'expérience de gestion pour mieux valoriser les ressources humaines dans leurs industries naissantes ; de l'autre côté, la Chine a besoin de réajuster son modèle économique et de procéder à une montée en gamme de ses industries. Cette complémentarité ouvre de nouvelles opportunités à la coopération sino-africaine. La coopération économique et commerciale sino-africaine ira en s'élargissant dans les domaines du commerce, du secteur manufacturier et de la coopération financière. Le gouvernement chinois a décidé d'accorder à l'Afrique un soutien financier de 10 milliards de dollars pour favoriser la coopération sino-africaine dans le domaine industriel.

Le Sommet présidé par Xi Jinping a adopté la Déclaration du Sommet de Johan- nesburg du Forum sur la coopération sino-africaine et le Plan d'action de Johannesburg (2016-2018), deux documents structurants. Le président chinois a profité du sommet pour réaffirmer la volonté de la Chine et de l'Afrique de renforcer leur coopération dans les 10 domaines suivants : industrialisation, modernisation agricole, infrastructures, finances, développement vert, ouverture du commerce et de l'investissement, réduction de la pauvreté et bien-être social, santé publique, culture et enfin la paix et la sécurité. C'est là l'affectation du soutien financier de 60 milliards de dollars que le gouvernement chinois a décidé d'accorder aux pays africains, qui permettra d'assurer la mise en œuvre des plans ambitieux de coopération sino-africaine.

Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique, qui était d'un peu plus de 10 milliards de dollars en 2000, l'année de la création du FCSA, atteint 220 milliards de dollars aujourd'hui. Le solde des investissements chinois en Afrique est passé de 500 millions de dollars à environ 30 milliards, alors que plus de 3 000 entreprises chinoises investissent en Afrique et y sont implantées.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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