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Entre lac et montagnes à Hangzhou

La Chine au présent | 15.01.2016 09h08

Petit weekend détente au bord du lac de l'Ouest à Hangzhou et promenades dans les forêts de bambous.

SÉBASTIEN ROUSSILLAT, membre de la rédaction

J'ai profité des jours fériés du 3 septembre dernier pour m'exiler pendant 4 jours. 4 jours dans une chambre d'hôtes dans la montagne, chambre avec vue sur les bambous, thé Longjing et longues promenades en bateau et à pied dans la jolie ville de Hangzhou.

Les Chinois vous parlent souvent de Hangzhou : Hangzhou capitale des Song du Sud, Hangzhou « jardin arrière de Shanghai », « Hangzhou et Suzhou, paradis sur terre », « il y a de l'eau et des montagnes »... Derrière ces appellations stéréotypées, se cache effectivement une perle, dans un écrin luxuriant.

Je suis parti -accompagné car Hangzhou est toujours plus romantique à deux- par le TGV depuis Beijing. Partis à 8 heures du matin de la gare du Sud, nous sommes arrivés à 13 : 30 dans la nouvelle gare TGV de Hangzhou. D'ordinaire habitué à prendre le train couchettes pour m'y rendre, j'avais un peu perdu mes repères, mais grâce au chauffeur de taxi, nous avons pu arriver facilement à notre hôtel, le Longjing Bed&Breakfast du hameau de Sanyanjing (le puits qui a trois trous).

Pour moi, c'est l'endroit à habiter quand on va à Hangzhou pour éviter le centre-ville moderne et sans intérêt.

Sanyanjing est un hameau en face du zoo de Hangzhou, situé à l'ouest du lac. Dans le coin, vous trouverez plein d'hôtels et de résidences très sympathiques pour vous héberger.

J'ai testé plusieurs hôtels du quartier au cours de mes voyages dans la ville et jusqu'à aujourd'hui, c'est le Longjing Bed&Breakfast qui m'a laissé la meilleure impression.

Je ne pensais pas que les chambres d'hôtes existaient en Chine. Et j'ai été très surpris d'un accueil très personnalisé et de la qualité des chambres à notre arrivée. La patronne qui discutait avec sa famille sur la terrasse devant la maison nous a ouvert la porte avec un grand sourire qui respirait autre chose que le sourire automatique des portiers des hôtels traditionnels.

Puis, pendant que nous nous enregistrions, une jeune fille très agréable et enjouée nous a fait goûter à un thé qu'elle avait préparé.

Dans cet hôtel, chaque chambre avait un nom de thé : Longjing, Pu'er, Tie Guan- yin, Woo'long etc., avec un décor en lien avec le nom de la chambre. J'avais pris la chambre Longjing, car c'est le thé produit à Hangzhou, mais aussi parce qu'elle avait une jolie terrasse qui donnait sur la montagne en face.

Dans notre chambre nous attendait une théière de Longjing que nous avons siroté bien nonchalamment au soleil sur le balcon.

Ce que j'aime à Hangzhou, c'est que vous pouvez avoir des vacances dynamiques comme des vacances plus détente. Vous pouvez choisir de vous fondre dans la cohorte des touristes au bord du lac ou bien décider d'aller vers le village de Longjing sur la montagne en prenant le bus et redescendre par le chemin des Huit paysages de Longjing, qui est certes très « carte postale », mais n'est-ce pas pour cela que l'on part en voyage, et surtout pas très connu des touristes.

Alors, avec mon « accompagnatrice » (ma femme), nous avons pris le parti de beaucoup marcher et surtout de nous écarter des lieux touristiques le premier jour : le lac et les pagodes de Leifeng et Wushan, pour nous diriger vers l'ouest du lac, entre marais et champs de théiers.

Nous avons pu admirer la forêt et ses cascades, les vieux pavillons imitant ceux que l'empereur Qianlong, grand amateur de Hangzhou aurait fait construire pour ses voyages dans la région et où chaque lieu est incarné par un poème du même souverain, très inspiré visiblement lors de ses excursions.

Nous avons cédé à la tentation du touriste de s'arrêter dans une maison de thé à flanc de montagne pour boire du Longjing « planté maison », même si le goût n'était pas génial. Puis nous avons continué notre descente par les champs jusqu'au musée du thé, où nous nous sommes d'abord ravitaillés dans un restaurant très joli près d'un petit étang infesté de moustiques. N'oubliez jamais de prendre de l'anti-moustique à Hangzhou !

Après avoir bien profité des pousses de bambous cuisinées aux légumes marinés et du poisson du lac à la sauce vinaigrée, nous nous sommes dirigés vers le musée du thé. C'est un endroit à voir lorsque l'on passe à Hangzhou, car c'est l'un des rares musées de ce type au monde et surtout, il possède des collections très intéressantes qui vous feront découvrir l'histoire, la culture et plein d'autres choses sur le thé.

Nous y avons appris entre autres que le caractère du thé peut s'écrire de plus de dix façons différentes en chinois, que la cérémonie du thé telle qu'elle est encore faite au Japon n'est autre que la tradition chinoise de l'époque des Tang (618-907), que le thé en poudre date de l'époque des Song (960-1279), que le thé en brique date de l'époque des Qing (1644-1911), qu'il y avait une Route du Thé au Yunnan et que le théier est en réalité un arbre et non pas un arbuste qui peut faire jusqu'à 10 mètres de haut, voire plus...

En sortant du musée, nous avons longé la route vers le lac jusqu'à trouver un petit chemin près d'un étang et coupé à travers champs vers le nord en direction du temple de Lingyin. C'est un endroit magique ! La ballade qui prend une heure mais elle en vaut vraiment la peine. On passe au milieu des champs de théiers, au bord d'étangs que l'on doit traverser sur des blocs de pierre, ce qui rend la promenade un peu plus excitante.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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