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Un scientifique chinois parmi les dix personnes de l’année 2015 de la revue Nature

le Quotidien du Peuple en ligne | 19.12.2015 13h31

La revue de renommée mondiale Nature a publié jeudi sa liste annuelle des dix personnes qui comptaient dans la science en 2015 ; elle comprend un scientifique chinois dont le travail dans l'édition du gène embryon humain a suscité de nombreux débats dans les cercles universitaires.

« La liste de cette année, compilée après beaucoup de discussions par les journalistes et les rédacteurs en chef de Nature, couvre le monde entier, mettant en évidence les personnes qui ont joué un rôle important dans des questions allant du changement climatique à l'édition de gènes pour la recherche sur reproductibilité », a déclaré Helen Pearson, rédactrice en chef des contributions chez Nature.

L'explosion d'intérêt pour la rédaction du gène CRISPR-cas9 a été une des histoires majeures de cette année, et c’est ce qui a valu au biologiste Huang Junjiu, de l'Université Sun Yat-Sen à Guangzhou, une place sur la liste.

En avril, Huang Junjiu a publié le premier rapport d'un embryon humain avec des gènes modifiés, suscitant un débat mondial sur l'éthique de ces recherches.

Dans son étude, Huang Junjiu et son équipe ont utilisé des embryons surnuméraires provenant de cliniques de traitement de l’infertilité et qui ne pouvaient pas aboutir à une naissance vivante, et ils ont modifiés le gène, responsable d'une sorte de maladie du sang, dans les embryons. Pour accomplir cette tâche, ils ont adopté une technique puissante connue sous le nom de CRISPR-cas9, qui peut être programmée pour modifier de façon précisé l’ADN au niveau de séquences spécifiques.

Huang Junjiu avait déclaré à Nature en avril qu'il voulait modifier les gènes des embryons parce que cela « peut révéler des problèmes génétiques liées au cancer ou le diabète, et peut être utilisé pour étudier la fonction des gènes dans le développement embryonnaire ».

Figurant également sur la liste, une ingénieure chimiste d'origine chinoise Bao Zhenan. Ingénieure chimiste à l'Université de Stanford en Californie, elle a construit une peau artificielle en utilisant des capteurs de nanotubes de carbone dans un laboratoire multidisciplinaire axé sur l'intégration de l'électronique dans le corps humain.

Autre femme sur la liste, Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elle a été choisie pour son rôle dans les négociations climatiques de Paris. Mme Figueres a passé plus de cinq ans à rallier des soutiens et à rapprocher les nations dans un effort pour produire un accord significatif.

Ali Akbar Salehi, ingénieur nucléaire et à la tête de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, figure également dans la liste. Il a contribué à forger un accord historique avec les puissances mondiales consurcernant les activités nucléaires de son pays.

Les éditeurs ont également choisi d'inclure Alan Stern, qui a dirigé la mission New Horizons de la NASA, qui a exploré avec succès Pluton en juillet dernier, dans ce qui a été l'un des plus grands événements des sciences planétaires depuis des années.

Outre Huang Junjiu, deux autres scientifiques ont été inclus dans la liste pour leurs travaux de recherche sur les gènes.

Christina Smolke a ainsi été sélectionnée pour un exploit controversée de biologie synthétique : assemblant une voie de 23 gènes différents de plantes, de mammifères, de bactéries et de levures, elle a produit une souche de levures capable de fabriquer des opioïdes, de puissants médicaments analgésiques. David Reich a quant à lui séquencé et analysé des génomes anciens en masse, permettant de dérouler l'histoire humaine.

Figure aussi en bonne place le physicien russe Mikhail Eremets, dont les décennies de persévérance dans la physique à haute pression se sont finalement transformées en or quand il a découvert la supraconductivité à haute température dans le système de sulfure d'hydrogène - un développement extrêmement enthousiasmant dans ce domaine.

Dans le même temps, Brian Nosek a gagné sa place dans la liste pour sa direction de la campagne destinée à comprendre les enjeux de la reproductibilité scientifique, qui s’est concrétisée cette année dans une tentative hautement médiatisée de reproduire les résultats de 100 études de psychologie.

Enfin, le physicien solaire Joan Schmelz a été inclus dans la liste pour ses efforts, discrets mais efficaces, visant à encourager les astronomes femmes à parler de leurs expériences de harcèlement, ce qui a permis de mettre en lumière un problème déjà ancien et non résolu.

« Le Top 10 de Nature révèle comment la science et les scientifiques continuent à jouer un rôle crucial dans la lutte contre les défis mondiaux », a conclu Helen Pearson.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Yin GAO)
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