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SOMMET DE PARIS SUR LE CLIMAT : les conditions du succès (3)

La Chine au présent | 01.12.2015 15h55

La position claire et nette de la Chine

À ce jour, le réchauffement ou changement climatique ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique chinoise. La Chine est le pays qui possède les archives météorologiques les plus complètes. Tout au long de son histoire, sous chaque dynastie, des fonctionnaires étaient spécialement chargés de noter les aléas du climat. Les études montrent que dans un grand nombre de documents anciens, on trouve des informations sur des phénomènes météo anormaux comme les typhons, les inondations, les sécheresses et les périodes de gel. On trouve même des écrits officiels parlant des taches solaires, des aurores boréales et du passage des comètes. Les études menées en Chine sur la météorologie et le climat remontent très loin dans l'histoire. À ce propos, il faut mentionner Zhu Kezhen, le plus célèbre météorologue chinois. Celui-ci avait pris l'habitude de noter à partir de 1917 dans son journal personnel toutes les informations sur la météo, ainsi que les résultats des diverses études météorologiques alors qu'il faisait ses études à l'université de Harvard. Ses notes ainsi conservées, de 1936 au 6 février 1974, soit 38 années et 37 jours. M. Zhu avait donc une certaine connaissance de l'effet des changements climatiques sur la Chine. Il a fait d'autre part de nombreuses recherches sur les anciens relevés météorologiques chinois. En 1961 et 1972, il a publié des articles intitulés Variations du climat mondial aux différentes époques de l'Histoire et Recherches sur le climat en Chine depuis 5 000 ans. Il s'agit des premiers articles au monde traitant de l'influence du climat sur la vie sociale. Dans son deuxième article en particulier, il souligne clairement les faits suivants : au cours de l'histoire, la Chine connaissait la prospérité et la stabilité dans les périodes de réchauffement climatique, comme il en a été observé sous les Han et les Tang qui furent la période la plus chaude de l'histoire chinoise. Au contraire, les époques de refroidissement soumettaient le pays à des troubles dus à la guerre et à la famine, à l'invasion des ethnies barbares venues du nord qui se déplaçaient pour fuir le froid.

La météorologie moderne est, en fin de compte, une science encore nouvelle et controversée, alors que les changements climatiques sont des processus qui s'étalent sur des siècles. C'est pourquoi la Chine conduit elle aussi dans ce secteur de nouvelles analyses des résultats déjà obtenus. Sur la base de ces recherches et des théories qui prévalent dans la communauté internationale, le gouvernement chinois participe aux efforts qui cherchent à réduire les conséquences possibles du réchauffement global. De fait, un réchauffement de 2°C, voire plus, à la fin du siècle ne serait peut-être pas une si mauvaise chose pour la Chine de demain (comme elle fut bénéfique à la Chine antique selon la thèse de M. Zhu). L'année 2014 a été l'une des trois années les plus chaudes depuis le début du XXIe siècle (les deux autres étant 2003 et 2011), la température observée au mois de janvier a été beaucoup plus élevée que celle des années précédentes, ce qui a eu pour résultat une forte baisse des besoins de chauffage en Chine du Nord, et donc une baisse conséquente des émissions de CO2.

Le principe que la Chine observe depuis des décennies dans ses relations internationales est la préservation de l'ordre international actuel. Étant donné que des décisions ont été prises par la communauté internationale sous les auspices de l'ONU, la Chine est prête à agir dans ce cadre. Le fait que la Chine est devenue, en quelques années et à partir de zéro, l'un des principaux pays producteurs et utilisateurs des ressources renouvelables (énergies solaire, éolienne et hydraulique) en apporte une preuve convaincante. Le journal français La Tribune a reconnu dans un article publié en novembre dernier que la Chine « est devenue sans conteste en quelques années la championne du développement vert ». La construction d'une « civilisation verte » figure comme un objectif majeur dans le XIIIe plan quinquennal de développement. Par ailleurs, le gouvernement chinois a pris l'engagement d'atteindre son pic d'émissions de CO2 en 2030, tout en s'efforçant de réaliser cet objectif à une date antérieure, suite à quoi les émissions polluantes se réduiront année après année. En tant que pays en voie de développement, la Chine s'en tient dans les négociations sur le changement climatique au principe des responsabilités communes mais différenciées, préconisant que les pays développés et les pays en développement, compte tenu de facteurs historiques et actuels différents, apportent une réponse commune au réchauffement climatique. Telle est la position claire et nette des autorités chinoises sur cette question. La Chine et la France ont publié une déclaration commune sur le changement climatique lors de la visite d'État en Chine du président Hollande, jetant ainsi de bonnes bases pour la réussite de la COP21 à Paris.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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