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COP 21 : Questions à Magdy Martinez-Soliman

La Chine au présent | 01.12.2015 15h51

Les gouvernements sont-ils si impuissants à régler le problème du climat que l'on le dit ? 

Le problème est que le développement non respectueux de l'environnement est plus rapide et moins cher que le développement vert. De plus, le développement respectueux de l'environnement requiert une transformation complète des moteurs économiques que certains dirigeants politiques ne sont pas prêts à ou n'ont pas le courage de promouvoir. Mais certains gouvernements, l'opinion publique, les médias et certains scientifiques font d'ores et déjà la promotion du développement durable et ce rapport de l'Organisation météorologique mondiale est un exemple de la prise de conscience sur la gravité du problème et l'importance de redresser les politiques actuelles.

C'est pourquoi l'agenda en cours est celui du développement durable et pourquoi les discussions sur le climat vont arriver à un moment critique à Paris.

Mais encore une fois, je pense que le message essentiel est que le problème est extrêmement sérieux. Mais aussi que les gouvernements sont de plus en plus conscients de la situation et veulent faire plus et surtout trouver un accord pour changer le cours des choses.

Je pense que parmi ces gouvernements, le gouvernement chinois est clairement en train de rejoindre le leadership éclairé qui est en train de réaliser que nous sommes sur une trajectoire de collision avec notre propre planète.

Les contributions nationales (INDC) sont-elles assez ambitieuses ?

Je viens de participer à la conférence des contributions nationales à Rabat au Maroc. J'ai pu voir les dernières contributions soumises. Si je ne me trompe pas, la dernière est celle du Soudan qui est la 145e. Il faut apprécier les énormes efforts que certains pays ont fait pour fournir tout de suite leurs contributions. Mais ce sont des discussions difficiles, car, effectivement, elles nécessitent de faire un effort. Les plus gros pollueurs sont ceux que tout le monde observe. Les gens regardent les pays producteurs de pétrole, les grosses économies comme les États-Unis, la Chine, l'Union Européenne. C'est pour cela que les décisions prises à Paris seront extrêmement importantes. Paris est la clé pour une plus grande ambition.

Selon vous, quels efforts sont encore à faire ?

À Paris, nous allons devoir faire preuve de plus d'ambition. Cette réunion pourrait être un grand progrès. Je pense que nous devons voir cette réunion comme un marathon pas comme un sprint. Nous avons une COP tous les ans, c'est un véritable marathon.

Nous devons continuer à faire des efforts et les scientifiques ont les preuves que nous allons atteindre des résultats. Beaucoup de choses sont en cours et notamment dans le mélange des énergies, la place de plus en plus importante des énergies renouvelables et un grand travail est fait en termes de bâtiments écologiques, de transformation et de planification urbanistique, d'agriculture plus intelligente et dans l'utilisation de plus en plus rationnelle de l'eau.

On a aussi plus de technologies modernes pour contrôler les émissions industrielles. Plusieurs mesures sont en cours ou sont possibles pour obtenir des résultats à un niveau national et nous allons travailler dessus avec les gouvernements.

Quelle est la clé de la réussite de la COP21 ?

C'est le leadership. C'est toujours une question de leadership. Mais finalement, c'est le problème de tout le monde : des Africains, des superpuissances économiques, des Européens, des Américains, des Japonais, des Indiens, des Brésiliens, des pays émergents qui doivent se retrouver et pas seulement prendre conscience de la sériosité du problème, mais pour tomber d'accord sur le fait que quelque chose doit être fait. Je pense qu'un accord robuste doit se focaliser sur un objectif très clair.

Comment financer la lutte contre le changement climatique ?

Nous avons besoin d'investissements privés et pour les investissements indirects, nous avons besoin également d'investissements provenant des entreprises privées locales. Maintenant, comment convaincre, comment attirer les investisseurs pour investir leur capital dans l'économie durable est une autre question.

Il faut aussi créer des politiques d'encouragement. Car, oui, vous pouvez faire un certain nombre de choses avec la régulation, quand la Chine dit que 50 % des nouveaux bâtiments doivent être efficaces en énergie et écologiques, c'est un sérieux encouragement pour le secteur de la construction et de l'urbanisme pour investir dans les technologies écologiques et les énergies renouvelables pour équiper les bâtiments qui sont un des plus gros marchés existant dans l'économie.

Bien sûr, je ne vois pas le secteur privé prendre directement part dans le fonctionnement du Fonds vert pour le climat, je pense que c'est le rôle des gouvernements.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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