Le gouvernement égyptien dirigé par le Premier ministre Ibrahim Mehleb a approuvé mercredi un projet de loi antiterroriste qui fait de tout groupe qui tente de troubler l'ordre général ou de nuire à la paix sociale une "entité terroriste".
"Une entité terroriste décrit toute société, organisation, groupe ou gang qui cherche par n'importe quel moyen à troubler l'ordre public ou à nuire à l'intégrité, aux intérêts ou à la paix de la société", indique l'article 1 de la "Loi sur les entités terroristes", nouvellement approuvée.
La loi a été approuvée quelques jours avant les manifestations islamistes antigouvernementales qui sont prévues pour vendredi, et en préparation desquelles les autorités ont renforcé la sécurité sur les places principales et autour des institutions vitales du pays.
La nouvelle loi demande au procureur général de préparer une liste d'"entités terroristes" et que leurs dirigeants soient arrêtés et traduits devant la justice par les autorités concernées après approbation du tribunal. Un groupe peut rester sur la liste si trois années s'écoulent sans ordonnance définitive du tribunal, selon la nouvelle loi.
Les activités terroristes ont redoublé en Egypte depuis l'éviction de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi par l'armée en juillet 2013 à la suite des manifestations de masse contre son gouvernement, et la répression d'ampleur qui a touché ses partisans, faisant près de 1 000 morts et des milliers de personnes arrêtées.
Les attaques antigouvernementales ont depuis coûté la vie à des centaines de personnels de sécurité et se sont étendues depuis la péninsule du Sinaï jusqu'à la capitale le Caire et à d'autres provinces du pays, le groupe Ansar Bayt al-Maqdis en revendiquant la plupart.
Plus tôt cette année, le nouveau gouvernement égyptien, mené par le président Abdel-Fattah al-Sissi, a classé comme organisation terroriste les Frères Musulmans, dont M. Morsi est issu.