La situation au Lesotho reste tendue samedi après des actions de militaires et la fuite du Premier ministre Tom Thabane, qui a trouvé refuge en Afrique du Sud.
Le ministre des Sports et le leader du Parti national du Basotho, Thesele Maseribane, a affirmé qu'il s'agit probablement d'un coup d'Etat.
Des militaires lourdement armés ont encerclé le palais présidentiel et occupé le quartier général de la force policière à Maseru, capitale du Lesotho, qui est fidèle au Premier ministre Thabane. D'autres ont été vus près des résidences du Premier ministre et d'autres officiels gouvernementaux.
Des coups de tirs ont été entendus. Des informations de presse font état de cinq blessés.
Tout cela s'est produit après que M. Thabane eut révoqué le commandant de l'armée, le lieutenant-général Kennedy Tlali Kamoli, a déclaré une source à Xinhua. Cependant, l'armée a indiqué que Kamoli est toujours à la tête de l'armée.
Selon Maseribane, les militaires ont aussi bloqué les radios et télévisions et coupé les communications téléphoniques.
Le Premier ministre a aussi déclaré que ces actions militaires s'élevaient à un coup militaire.
"C'est un coup militaire parce qu'il est conduit par les militaires. Et les militaires sont en dehors des instructions du commandant en chef qui est moi-même", a déclaré M. Thabane dans une interview accordée à la chaîne sud-africaine ENCA TV.
"J'ai été privé du contrôle non par le peuple mais par les forces armées, c'est illégal", a indiqué M. Thabane, ajoutant qu'il regagnera son pays dès que sa vie est en sécurité.
Un officiel a déclaré à Xinhua sous couvert d'anonymat que M. Thabane allait demander une intervention de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).
Toutefois, l'armée a indiqué que les militaires ont regagné la caserne et que la situation dans la capitale est retourné à la normale.
Ntlele Ntoi, porte-parole de l'armée, a affirmé que l'armée " soutient le gouvernement démocratiquement élu"
Des magsins restent fermés, a affirmé à Xinhua un diplomate à Maseru.
Les actions des militaires ont obligé le Premier ministre à fuir en Afrique du Sud, a indiqué le département des relations internationales et de la coopération (DIRCO).
Pourtant, M. Thabane a indiqué auparavant que son déplacement en Afrique du Sud visait à voir sa fille et qu'il rentrerait au Lesotho dimanche.
L'Afrique du Sud, qui a une grande influence sur le Lesetho, préconise la retenue.
"Nous appelons le commandant des forces armées à regagner la caserne et à permettre le gouvernement démocratiquement élu de reprendre ses activités", a dit le porte-parole du DIRCO, Clayson Monyela.
Il a indiqué que les actions des militaires portaient la marque d'un coup d'Etat, tout en affirmant que "la situation au Lesotho continue à évoluer".
"Personne n'a déclaré prendre le gouvernement (...). Donc nous suivons de près (...). Notre intérêt est de voir si cela serait réglé par des moyens pacifiques", a-t-il dit.
Il a exclu la possibilité d'une intervention militaire en ce moment.
"Nous préférons une solution pacifique à toute crise, particulièrement si c'est une crise politique", a-t-il souligné.
Selon Monyela, la SADC interviendra pour tenter d'amener les parties à la table de négociations.