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L'Arabie saoudite, l'Égypte et cinq autres pays rompent les relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme

le Quotidien du Peuple en ligne | 06.06.2017 09h25

Sept nations, avec à leur tête l'Arabie saoudite et Bahreïn ont rompu les relations diplomatiques avec le Qatar lundi, approfondissant une faille entre les pays arabes du Golfe au sujet du soutien de ce pays aux groupes islamistes et de ses relations avec l'Iran. Bahreïn, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen, la Libye et les Maldives ont tous annoncé qu'ils retireraient leur personnel diplomatique du Qatar, un pays riche en gaz qui accueillera la Coupe du Monde de la FIFA 2022 et abrite une importante base militaire américaine. L'Arabie saoudite a également déclaré que les troupes qatariennes seraient retirées de la guerre en cours au Yémen. Les quatre pays ont également précisé qu'ils expulseraient les diplomates du Qatar de leurs territoires respectifs.

De son côté, le Ministère des affaires étrangères du Qatar a déclaré qu'il n'y avait « aucune justification légitime » à la décision de ces pays, et promis que ses citoyens ne seraient pas affectés par la « violation de sa souveraineté ». Plusieurs des sept nations ont également déclaré qu'elles prévoyaient de réduire le trafic aérien et maritime. L'Arabie saoudite a ainsi annoncé qu'elle fermerait sa frontière terrestre avec le Qatar, coupant efficacement le pays du reste de la péninsule arabique et provoquant une ruée dans les supermarchés du Qatar. Elle a également décidé de suspendre ses vols vers ce pays. On ne sait pas encore clairement comment l'annonce de lundi affectera Qatar Airways, l'un des principaux transporteurs long-courriers de la région qui navigue régulièrement dans l'espace aérien saoudien. La compagnie aérienne n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.

Etihad, le transporteur aérien basé à Abu Dhabi, a également déclaré qu'il suspendrait ses vols vers le Qatar « jusqu'à nouvel ordre ». Emirates, le transporteur basé à Dubaï, a aussi annoncé qu'il suspendrait ses vols vers le Qatar à partir de mardi. Avant même la décision de lundi, le Qatar était apparu impassible face aux tensions croissantes. Le 27 mai, l'Émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, avait même appelé le Président iranien Hasan Rouhani pour le féliciter pour sa réélection. Cet appel a constitué une réfutation claire et publique des efforts de l'Arabie saoudite pour forcer le Qatar à s'aligner contre l'Iran, gouverné par des chiites, que le royaume wahhabite, sunnite, considère comme son ennemi numéro 1 et comme une menace pour la stabilité régionale. Le Qatar partage un champ de gaz offshore massif avec la République islamique.

Le Qatar abrite également la base aérienne d'al-Udeid, où se trouve le Commandement central militaire des États-Unis et quelque 10 000 soldats américains. On ne sait pas encore si la décision des quatre pays affectera ou non les opérations militaires américaines. Les responsables du Commandement central et du Pentagone n'ont pas non plus répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires. L'Arabie saoudite a déclaré qu'elle a pris la décision de rompre les liens diplomatiques en raison du soutien du Qatar à divers groupes terroristes et sectaires visant à déstabiliser la région, comme les Frères musulmans, Al-Qaïda, le groupe de l'Etat islamique et les groupes soutenus par l'Iran dans la Province orientale rebelle de Qatif. Le Ministère égyptien des affaires étrangères a quant à lui accusé le Qatar d'avoir une « approche antagoniste » envers l'Égypte et a déclaré que « toutes les tentatives pour l'empêcher de soutenir les groupes terroristes ont échoué ».

La petite nation insulaire de Bahreïn a de son côté cité « les incitations des médias au Qatar, le soutien aux activités terroristes armées et le financement lié aux groupes iraniens pour conduire un sabotage et une propagation du chaos à Bahreïn » à l'appui de sa décision. La décision est intervenue après que le Qatar ait allégué à la fin du mois de mai que des pirates informatiques aient pris le contrôle du site de son agence de presse publique et publié ce qu'il a qualifié de faux commentaires de son émir sur l'Iran et Israël. Les voisins arabes du Golfe ont réagi avec colère, bloquant les médias basés au Qatar, et notamment le réseau de nouvelles par satellite basé à Doha, Al-Jazeera. Le Qatar est depuis longtemps confronté à des critiques de ses voisins arabes sur son soutien aux islamistes. Le principal souci parmi eux est les Frères musulmans, un groupe politique islamiste sunnite interdit par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis puisqu'il conteste le pouvoir héréditaire de ses nations, mais également pourchassé par les autorités égyptiennes. De son côté, le Qatar a toujours nié qu'il finançait des groupes extrémistes.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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