Dernière mise à jour à 08h24 le 13/07
Des observateurs syriens ont condamné les bombardements fréquents ciblant les civils lancés par la coalition internationale anti-terroriste menée par les Etats-Unis, dont le but proclamé est de frapper le groupe Etat islamique (EI).
La coalition anti-terroriste a commencé à bombarder les positions de l'EI situé dans le nord de la Syrie dès septembre 2014.
Alors que les Etats-Unis se vantent d'éliminer des milliers de combattants de l'EI, des victimes civiles sont également à déplorer.
Dans un récent rapport, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, groupe de surveillance basé au Royaume-Uni, a révélé que 366 civils, dont 92 enfants et 64 femmes, avaient été tués dans le nord du pays entre septembre 2014 et février 2016.
Le bilan s'est évidemment alourdi depuis.
L'Observatoire, qui s'appuie sur un réseau d'activistes sur le terrain, a annoncé dimanche que 67 civils, dont 23 enfants et 14 femmes, avaient trouvé la mort entre le 31 mai et le mois de juillet 2016 dans la vlle de Manbej, située dans la province d'Alep (nord).
Le Centre de commandement des Etats-Unis a reconnu la mort de civils lors des bombardements, fournissant cependant un bilan beaucoup moins lourd que celui de l'Observatoire.
Les attaques aériennes menées par les Etats-Unis entre septembre et février ont causé la mort d'au moins 20 civils, parmi lesquels huit ont été tués dans une attaque sur un position de mortier utilisée par les djihadistes, indique le bilan du Centre de commandement.
Le colonel Patrick Ryder, porte-parole du centre de commandement, a fait savoir que ces victimes étaient "profondément regrettables", tout en insistant que cette campagne était la "plus précise dans l'histoire de la guerre".
En Syrie, l'intention des Etats Unis ainsi que leur coalition ont été mises en doute par des experts, accusant ces attaques d'avoir une fin politique.
Maher Ihsan, journaliste et spécialiste en politique, a indiqué à Xinhua que les intentions de la coalition américaine sont sujettes à de grandes suspicions.
"Ce n'est pas étonnant que la coalition menée par les Etats-Unis prenne des civils pour cible, d'autant plus que son intention de frapper l'EI est toujours contestable", a déclaré Maher Ihsan, ajoutant que les opérations américaines ne sont que le reflet de leurs intérêts et de leurs plans.
Mme Ihsan a aussi cité l'exemple de l'invasion de l'EI contre la cité antique de Palmyre dans le centre de la Syrie l'année dernière.
"Tout le monde a été témoin de la manière dont les convois de l'EI ont traversé le désert syrien jusqu'à Palmyre l'an dernier, ainsi que de la manière dont la coalition américaine les a laissé s'échapper", a-t-il confié.
Pour sa part, Sana Ali, écrivain engagée et journaliste syrienne, a partagé le point de vue de Mme Ihsan.
Citant une interview qu'elle a tenue avec des soldats syriens, Mme Ihsan a fait savoir que les soldats syriens avaient évoqué avec émotion le jour où la coalition internationale menée par les Américains a lancé des munitions au-dessus de la zone occupée par les terroristes à Raqqa (nord), capitale de facto du groupe terroriste.
Mais selon les Etats-Unis, ils n'ont fait que de fournir des armes pour freiner la reprise des rebelles.
"Je suis convaincue que les Etats Unis ne distinguent pas vraiment l'EI des autres groupes rebelles, et de ce fait, qu'ils ne distinguent pas non plus les civils et les combattants", a-t-elle confié.
"Alors qu'attaquer des civils est condamnable, les double standard et les objectifs cachés des Etats-Unis deviennent clairement visibles, ces derniers ne prenant pas en considération les Syriens et encore moins les vies des civils", a-t-elle ajouté.