Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les puissances occidentales à lancer une opération terrestre contre l'Etat islamique (EI) en Syrie, en soulignant que Kobané, ville à majorité kurde du nord de la Syrie, était "sur le point de tomber" aux mains des djihadistes.
S'adressant à des Syriens réfugiés dans la province de Gaziantep dans le sud de la Turquie, M. Erdogan a déclaré qu'il n'était pas possible de mettre un terme au terrorisme avec "seulement des frappes aériennes" et il a appelé à une coopération occidentale dans une opération terrestre.
Le président a adressé trois autres requêtes aux puissances occidentales. Il faudrait selon lui créer une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Syrie, instaurer une zone de sécurité pour les réfugiés, ainsi qu'entra?ner et équiper l'opposition modérée en Syrie et en Irak.
Les combattants de l'EI assiègent la ville de Kobané, frontalière de la Turquie, depuis trois semaines et ils ont conquis de nombreux villages autour de la ville. Environ 180 000 Kurdes syriens ont fui les violences de l'EI et se sont réfugiés en Turquie.
La semaine dernière, le Parlement turc a adopté une motion autorisant des actions militaires transfrontalières en Syrie et en Irak pour lutter contre les groupes terroristes. Cette motion accorde au gouvernement une autorisation d'un an lui permettant d'envoyer "si nécessaire" les forces armées turques "dans des pays étrangers pour des opérations et des interventions transfrontalières" et de faire stationner "des militaires étrangers en Turquie dans le même but".