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Yann Layma : objectif Chine (3)

La Chine au présent | 09.10.2015 14h02
Yann Layma : objectif Chine
Le quartier des ambassades de Sanlitun, à Beijing, en 1985.

Au tréfonds de la Chine

En 1989, Yann Layma a passé six mois dans le district autonome de Sanjiang peuplé par l'ethnie dong, dans le Guangxi.

En quittant les métropoles comme Guangzhou et Beijing, il a approfondi ses connaissances sur la Chine. « Ici, bien loin des artistes chics et populaires des grandes villes, je me suis enfin senti au plus proche de la réalité chinoise », se souvient-il.

En 1993, Yann Layma a passé une demi-année à Yuanyang, dans la province du Yunnan, aux côtés de l'ethnie hani qui habite ici depuis des générations. Pendant son séjour, il a réalisé un film et un album de photos, les deux intitulés Les sculpteurs de montagnes. À travers ces productions, il a révélé au monde l'existence des champs en terrasses, qui ont été classés par les médias occidentaux comme l'un des « sept paysages humains nouvellement découverts en 1993 ».

Alors que Yann Layma pointe son objectif sur la Chine, c'est à travers une lentille de tendresse qu'il la voit. Il évite de tomber dans les images stéréotypées que beaucoup d'Occidentaux ont sur elle. Il dit garder délibérément une distance avec les reportages sur la Chine, qu'ils soient composés par les Occidentaux ou par les Chinois. Il préfère rester fidèle à sa propre expérience pour que ses photos soient le reflet vivant et libre de ses impressions personnelles au moment où il immortalisait la scène. C'est une façon de livrer un autre regard sur le pays, en témoignant des bouleversements fascinants qui ont secoués la Chine contemporaine, sans pour autant suivre une ligne journalistique ou se limiter à un style photographique.

Force de caractère s'il en est, Yann Layma est, parmi les photographes que je connais, celui qui manifeste la plus ferme volonté. Depuis 2000, il souffre d'une grave dépression qui l'a longtemps empêché de travailler normalement. Il s'est alors tourné vers les antidépresseurs, aux effets secondaires particulièrement virulents. Bien qu'il soit fortement déconseillé d'entreprendre des longs voyages, il a continué de venir en Chine, souffrant encore plus que les autres du décalage horaire qui perturbait son sommeil. Yann Layma est passé à côté de beaucoup d'opportunités de travail à cause de cette maladie. Néanmoins, même dans ces conditions, il a gravi encore quelques marches dans sa merveilleuse carrière en Chine.

En octobre 2004, son exposition photo « Les 108 portraits du dragon » s'est tenue au jardin du Luxembourg à Paris. Ce sont 108 photos géantes, au format 1,8 x 1,2 m, qui ont été exposées le long de la clôture entourant le parc, formant un nouveau paysage des plus éblouissants dans les rues parisiennes. Yann Layma en reste très fier, car en général, seuls les grands maîtres sont en mesure de présenter leurs œuvres dans ce lieu mythique. Par ailleurs, le même mois de la même année, il a encore eu la chance de participer à l'Exposition photographique internationale de la Cité interdite, à Beijing.

En 2007, son exposition « Portraits du dragon » s'est tenue dans le quartier artistique 798 à Beijing. En 2011, Yann Layma a été élu, avec 11 autres personnalités, « voyageur culturel » par le programme China Right Here. 2011 fut également une année très importante pour lui, puisque c'est à ce moment-là qu'il a trouvé l'amour, en Chine.

Yann Layma n'est pas un journaliste photographe stricto sensu. Il ne se considère pas comme un artiste non plus. Selon lui, il ne fait que conter de belles histoires vraies à travers des photos. En 1990, un de ses albums sur la minorité dong avait fait sensation. Grâce à cette publication, les districts de Sanjiang (Guangxi) et de Liping (Guizhou) avaient attiré davantage de chercheurs et de touristes étrangers.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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