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Les éléments américains de la droitisation du Japon

La Chine au présent | 09.10.2015 13h49
Les éléments américains de la droitisation du Japon
En juillet 2015, des citoyens japonais protestent contre le projet de loi visant à conférer au pays le droit à « l'autodéfense collective ».

DONG CHUNLING*

Cette année est marquée par les commémorations du 70e anniversaire de la fin de la guerre mondiale contre le fascisme. Alors que tout le monde réfléchit aux désastres causés à la civilisation humaine par la Seconde Guerre mondiale, des tendances inquiétantes ont fait leur apparition au Japon, lui-même à l'origine de cette guerre en Asie.

Après la victoire électorale du Parti libéral-démocrate (parti de droite), le gouvernement de Shinzo Abe nie les pourparlers de Murayama, s'efforce d'effacer le rôle d'agresseur tenu par le Japon pendant la guerre et prétend même que « l'agression japonaise n'a pas été déterminée ». Abe se rend au sanctuaire de Yasukuni (mémorial japonais où sont honorés des criminels de guerre japonais de première catégorie). Il en profite également pour modifier la Constitution pacifiste et s'efforce d'accroître l'armement japonais. Il mène le Japon de plus en plus à droite.

De nombreux pays ont du mal à saisir pourquoi les États-Unis, eux-mêmes victimes de la Seconde Guerre mondiale et fondateur de l'ordre d'après-guerre, laissent une telle liberté d'action à la droite japonaise. En réalité, la réponse est la suivante : c'est Washington qui a inspiré et stimulé la droitisation du Japon.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont les seuls occupants du Japon. Afin de le contrôler sans heurts, ils évitent à l'empereur Hirohito d'être poursuivi pour la responsabilité des crimes de guerre. Ainsi, le Japon a pu conservé son pouvoir et sa structure sociale d'avant-guerre. Le régime politique, favorable à la militarisation du pays n'a pas changé. Les forces de la droite jouissent d'un terrain favorable à un éventuel retour.

L'occupation du Japon par les Américains a malheureusement fait croire aux Japonais que leur pays a été vaincu par les États-Unis, et non pas par l'alliance antifasciste formée par la Chine, l'Union soviétique et les autres pays. Ce point de vue évite aux Japonais d'avoir à faire amende honorable quant à leurs crimes de guerre. C'est par cette logique historique erronée que le Japon continue à entretenir ce sentiment de supériorité en Asie de l'Est. Cette méconnaissance de l'histoire est un outil très pratique pour encourager la droite japonaise à se placer dans le sillon de l'Amérique et chercher à devenir l'hégémon de l'Asie.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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