Les panélistes discutent de la coopération énergétique entre la Chine et les États-Unis et de la concurrence, vendredi à New York. De gauche à droite : Jack Wen, vice-président des ventes mondiales et du marketing chez GE Energy Management ; Soloman Cai, fondateur et président de Globelink China Investment Limited ; Nora Mead Brownell, Directrice du conseil d'administration chez National Grid ; Shawn Qu, président et PDG de Canadian Solar. Amy He / China Daily |
Selon des experts, la Chine et les Etats-Unis doivent mettre de côté le débat politique et se concentrer sur les avantages que la coopération sur l'énergie peut apporter.
Pour Nora Mead Brownell, Directrice du conseil d'administration à la National Grid, les États-Unis et la Chine insistent trop sur le débat politique.
« Nous avons eu une histoire de coopération sur de nombreuses questions importantes. Et je pense qu'il est essentiel que la communauté des affaires et la communauté des entrepreneurs se réunissent et définissent des solutions d'une manière qui ne mène pas un endroit où nous serons confrontés à des débats politiques sur des décisions aussi critiques et importantes », a-t-elle déclaré dans un discours prononcé vendredi lors d'un forum à New York, où des dirigeants ont discuté du blocage de la coopération entre la Chine et les États-Unis depuis la crise financière de 2008.
« La découverte de gaz de schiste aux États-Unis a été une grande surprise pour nous. C'est une énorme source de valeur qui, je pense, peut être partagée sur le marché mondial », dit-elle, « mais elle est aussi potentiellement une source de conflit et de débat politique, à moins que nous nous tournions tous vers l'avenir et les bonnes choses, plus grandes et meilleures, que nous pouvons tous partager ».
Mme Brownell a rejoint un groupe de discussion sur la concurrence et la coopération en matière d'énergie entre les États-Unis et la Chine, qui a fait partie d'un événement d'une journée organisé par la China Europe International Business School et Chengwei Capital vendredi dernier au Metropolitan Club de New York, intitulé « Coopération Chine-États-Unis : des opportunités en temps de rééquilibrage d’une image-miroir ».
Nora Mead Brownell, autrefois commissaire à la Commission Fédérale de Régulation de l’Energie, a déclaré que, au lieu de parler de rhétorique politique, la Chine et des États-Unis devraient plutôt se rendre compte que les deux pays ont des objectifs « absolument identiques », à savoir utiliser l'innovation et la technologie au profit des générations à venir .
« Je vois cela davantage en termes d’opportunités en matière d’affaires et d’économie et de discussion axée sur le marché en laissant s’exprimer les gens qui ne pensent pas à ces besoins et en faisant face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés tous les jours, car ce quoi à nous pensons, c’est la meilleure chose à faire pour le marché », dit-elle. « Je ne crois pas que les grands innovateurs de l'un quelconque de nos mondes se soit jamais posé un instant et se soit dit :’Je fais cela mais je veux que ce ne soit pas accessible à tous. Je fais cela parce que je veux seulement que ce soit un avantage pour quelques-uns’. Les grands innovateurs pensent, ‘Comment puis-je changer le monde pour tout un chacun ? ».
Shawn Qu, président et PDG de Canadian Solar Inc., estime pour sa part que la politique est un thème dominant entre les Etats-Unis en Chine quand il s'agit de l'énergie solaire, en particulier en ce qui concerne les panneaux solaires.
« Quand il y a un changement, certaines entreprises choisissent de s'adapter. Malheureusement, il y a aussi des entreprises, dont je tairai le nom, mais dont tout le monde le sait qu’elles refusent de changer et décident de contester », a-t-il dit, se référant à la branche américaine du constructeur allemand de produits photovoltaïques SolarWorld AG, qui a déposé une pétition contre les fabricants chinois de panneaux solaires qu’elle accuse de s’être livrée au dumping de leurs produits aux États-Unis et de recevoir des subventions du gouvernement chinois.
M. Qu pense que le fait que les fabricants chinois deviennent plus compétitifs que ceux des États-Unis dans le domaine de la production de panneaux solaires crée davantage d'emplois aux États-Unis, en particulier dans le marché en aval, qui comprend l'installation et le financement par crédit-bail.
« Donc, pour la création d'emplois, c'est en fait un plus, parce que la plupart des emplois, et les statistiques aussi, disent que près de 150 000 à 200 000 emplois solaires sont en aval », a-t-il dit. « Pourquoi devrions-nous choisir de risquer 150 000 emplois en aval pour 300 emplois en amont ? La réponse est politique ».