L’Organisation Mondiale de la Santé a annoncé vendredi que des milliers de doses de vaccins expérimentaux contre le virus Ebola devraient être disponibles dans les prochains mois et pourraient éventuellement être administrés aux travailleurs de la santé et aux autres personnes à haut risque face à cette maladie mortelle.
Les experts en santé publique étudient des thérapies expérimentales et des moyens non conventionnels pour juguler l'épidémie d'Ebola qui ravage l’Afrique de l'Ouest, car elle continue à prendre de l'ampleur et a défié les méthodes classiques utilisées pour endiguer la propagation du virus. D’après un bilan de l'OMS publié vendredi, le nombre de décès liés à la maladie est maintenant passé à plus de 3 000. En seulement deux jours, plus de 150 personnes sont mortes au Libéria, le pays le plus touché. Et l'OMS a averti que même ces chiffres élevés pourraient être sous-estimés, car les patients ont peur d'aller à l'hôpital ou sont détournés des installations surpeuplées.
Aucun vaccin ne s’est encore avéré être sûr ou efficace chez l'homme, a déclaré Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'OMS, qui s’est exprimée lors d'une conférence de presse à Genève. Des tests doivent d'abord être faits pour s'assurer qu'ils ne sont pas dangereux pour les humains, et une partie a déjà commencé, a-t-elle précisé.
L'épidémie, qui a également touché la Guinée, la Sierra Leone, le Nigeria et le Sénégal, aurait infecté plus de 6 500 personnes. Les experts de la santé américains ont averti que le nombre de personnes infectées pourrait exploser et atteindre 1,4 million d'ici la mi-janvier, mais qu'il pourrait plafonner à un chiffre inférieur si la réponse au virus se renforce. Dans le même temps, dans une épidémie indépendante d'Ebola au Congo, 70 personnes auraient été infectées et environ 40 en seraient mortes.