Dernière mise à jour à 10h13 le 22/05
Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé dimanche à la création d'une commission judiciaire indépendante chargée d'enquêter minutieusement sur toutes les allégations de "capture de l'Etat".
"Ce n'est qu'avec une telle commission que nous pourrons déterminer dans quelle mesure les institutions de notre Etat ont été utilisées de manière inappropriée - et illégalement - pour l'enrichissent de quelques individus et familles", a déclaré M. Ramaphosa lors d'une conférence dans le centre minier du platine De Rustenburg, province du Nord-Ouest.
Il faisait notamment référence aux allégations sur la dite "affaire Gupta", dans laquelle la riche famille d'origine indienne Gupta aurait exercé une influence indue sur le président sud-africain Jacob Zuma dans les nominations des ministres et des PDG des entreprises d'État. Le président Zuma et les Guptas ont tous démenti ces allégations.
L'an dernier, l'ombudsman d'Afrique du Sud a recommandé l'établissement d'une commission judiciaire pour enquêter sur la prétendue "capture de l'Etat".
Une commission judiciaire indépendante aiderait à trouver le fond de ces rumeurs, des rapports et des allégations, a déclaré M. Ramaphosa.
"Nous devons agir pour arrêter toutes les formes de capture, de corruption et de copinage", a-t-il souligné.
Dans le cadre de ces efforts, le projet de loi sur la réforme du Centre de renseignements financiers (FICA) doit maintenant être mis en œuvre activement, notamment en ce qui concerne les soi-disant "personnes politiquement exposées", afin de garantir qu'il n'y ait pas d'espace pour une activité financière illicite, a déclaré M. Ramaphosa.
Le projet de loi vise à renforcer encore la transparence et l'intégrité du système financier sud-africain dans ses objectifs de lutte contre les crimes financiers, notamment l'évasion fiscale, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et des flux financiers illicites.
En avril, le président Zuma a signé le texte.
M. Ramaphosa a également déclaré que le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) devrait lutter contre la corruption et l'enrichissement personnel illégal. Il a prévenu que l'Afrique du Sud risque de devenir une mafia.
"Si nous voulons contrer cette grave menace, si l'ANC doit retrouver son rôle de leader dans la société, il est absolument impératif que nous agissions avec urgence et un but", a-t-il déclaré.
L'ANC, a-t-il ajouté, doit mettre en place des audits de style de vie de tous ceux qui sont dans les structures de leadership.