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La Suisse décide d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire par référendum

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.05.2017 08h52

Les Suisses étaient appelés aux urnes dimanche par le gouvernement fédéral au sujet du plan de celui-ci visant à sortir du nucléaire. Et le résultat semble ne souffrir aucune contestation : les Helvètes ont très largement décidé de passer au vert, en se détournant de l'atome et favorisant à la place les énergies renouvelables. D'après les premiers dépouillements en effet, le « oui » à la nouvelle loi sur l'énergie, soutenue par le gouvernement et le Parlement et qui doit fixer la stratégie énergétique du pays d'ici 2050, serait en tête dans la plupart des cantons, obtenant même près de 60% des votants au niveau national. La Suisse rejoint ainsi l'Allemagne, qui avait annoncé qu'elle abandonnait le nucléaire d'ici 2022 après la catastrophe de Fukushima.

A l'exception du premier parti de Suisse, l'UDC (Union démocratique du centre), parti populiste anti-européen et anti-immigration, l'ensemble des autres partis politiques helvètes avaient apporté leur soutien à la nouvelle loi. « Pour tous les écologistes, qu'ils soient politisés ou non, c'est un jour historique dans le pays », s'est félicitée Adèle Thorens Goumaz, députée des Verts. « La Suisse va entrer dans le 21e siècle énergétique, ce sera un signal fort », a-t-elle souligné.

Concrètement, cette nouvelle loi va interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires, celles qui existent pouvant toutefois rester en service aussi longtemps que leur sûreté sera garantie. Mais ce texte va plus loin, car il a également pour ambition réduire la consommation d'énergie, fixant ainsi entre autres des valeurs indicatives de consommation énergétique moyenne par personne et par année, avec une réduction de 16% d'ici à 2020 et de 43% d'ici à 2035 par rapport au niveau de l'an 2000. Les voitures devront également devenir plus propres et les bâtiments moins énergivores.

Cette nouvelle loi est le résultat d'un long processus déclenché après l'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, en 2011. Quelques semaines après la catastrophe, la Suisse, qui possède cinq réacteurs nucléaires produisant près de 30% de l'électricité du pays, avait décidé de sortir du nucléaire à un horizon alors encore théorique. Depuis lors, le gouvernement suisse, qui fonctionne sur le principe du consensus et est formé de sept ministres représentant les quatre grands partis, ce qui a sans nul doute facilité les choses, a travaillé à l'élaboration concrète d'une nouvelle stratégie énergétique. Aujourd'hui, c'est chose faite, et la mise en oeuvre de celle-ci est désormais fixée par la loi et se fera par étapes d'ici à 2050.

L'UDC, le seul parti opposé au projet, a critiqué le plan, en disant qu'il en coûterait jusqu'à 3 200 Francs suisses (2 934 Euros) par ménage de quatre personnes par an en coûts d'énergie et taxes supplémentaires. Le gouvernement a rejeté ces affirmations, estimant que le coût supplémentaire par ménage sera de seulement 40 Francs suisses de plus par an, ajoutant qu'une meilleure isolation des bâtiments réduira aussi les coûts. L'UDC prétendait également que le plan risque de menacer l'approvisionnement énergétique du pays, avec des affiches de campagne affirmant que les citoyens suisses seraient amenés à prendre des « douches froides » tout en payant plus qu'avant. ils ont également exprimé leurs préoccupations au sujet des panneaux solaires et éoliennes supplémentaires, dont ils ont dit craindre qu'ils « défigurent » les paysages naturels de la Suisse, célèbres dans le monde entier. 

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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