Dernière mise à jour à 08h59 le 28/04
Les Sud-Africains ont célébré jeudi le Jour de la liberté en appelant à une transformation économique radicale afin d'apporter la liberté économique aux noirs.
Cette année, le Jour de la liberté était dédié à Oliver Tambo, icône de la lutte contre l'apartheid, sous le thème : "L'Année Oliver Reginald Tambo, ensemble renforçons la démocratie et construisons des communautés plus sûres et sans crimes".
Des rassemblements ont été organisés à différents endroits du pays pour commémorer la fin de l'apartheid il y a 23 ans.
Bien que l'Afrique du Sud ait construit un Etat démocratique fondé sur les droits de l'homme et l'état de droit, la majorité des noirs sont toujours économiquement marginalisés et sont mécontents des gains économiques obtenus par la libération.
L'Afrique du Sud continue de représenter la manifestation la plus exacte de la plupart des lignes de fracture qui définissent les problèmes actuels de l'humanité : race, classe, sexe et situation géographique, a affirmé le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) dans un communiqué publié à l'occasion de cette journée de la liberté.
"Ensemble, nous avons fait des progrès considérables pour améliorer la qualité de vie de notre peuple grâce à des investissements sans pareil dans l'éducation, la santé et la sécurité sociale", a souligné le parti.
Malgré un rythme plus lent que souhaité, les efforts visant à atteindre une économie croissante et inclusive portent leurs fruits avec de nouveaux investissements dans, entre autres, le secteur manufacturier et des projets prometteurs, a poursuivi l'ANC.
Malgré ces réalisations, l'Afrique du Sud a encore beaucoup de barrières à franchir, a constaté le parti.
A uMhlabuyalingana, près de Durban, le président Jacob Zuma a participé à un grand rassemblement organisé pour le Jour de la liberté.
Dans son discours, il a reconnu que l'Afrique du Sud jouit de la liberté politique mais que la liberté économique reste en général compliquée à obtenir.
"C'est pour cette raison que nous parlons de transformation économique radicale", a expliqué M. Zuma sur les applaudissement de milliers de participants.
"Permettez-moi de réitérer que par transformation économique radicale, nous entendons changement fondamental dans la structure, les systèmes, les institutions et les modèles de propriétés, de gestion et de contrôle de l'économie en faveur de tous les Sud-Africains, notamment les pauvres, dont la majorité sont des Africains et des femmes", a poursuivi le président sud-africain.
Pour la plupart des Sud-Africains, la liberté signifie accéder aux services dont ils étaient privés avant, comme l'eau, l'hygiène, le logement, l'électricité, les routes, les soins de santé et l'éducation.
"Alors que nous célébrons les progrès enregistrés ces 23 dernières années, nous reconnaissons également qu'il y a encore du travail à accomplir", a admis M. Zuma.
Le niveau d'inégalité reste élevé, les foyers blancs affichant des revenus au moins cinq fois plus élevés que les foyers noirs, a-t-il déploré.
Les chiffres officiels montrent que seuls 10% des 100 premières entreprises cotées à la bourse de Johannesburg appartiennent à des Sud-Africains noirs.
En réponse à la demande de terres des Sud-Africains, M. Zuma a réitéré que le gouvernement utilisera tous les instruments disponibles nécessaires pour accélérer la restitution des terres.
Le rythme de transformation du lieu de travail, la mise en place des politiques d'action affirmative comme le prévoit la loi sur l'équité dans l'emploi (Employment Equity Act), reste également très lent, a ajouté M. Zuma.
Cette année, le Jour de la liberté coïncide avec le Mois de la liberté, dont le thème porte sur la construction de communautés plus sûres et sans crime.
M. Zuma a saisi cette opportunité pour réaffirmer son engagement dans la lutte contre le crime.
"Nous devons continuer à travailler ensemble, chacun de nous devant contribuer à sa hauteur à la construction d'une Afrique du Sud sans pauvreté, sans inégalité et sans chômage", a conclu Jacob Zuma.