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Un professeur d'Oxford met en doute l'origine du COVID-19

le Quotidien du Peuple en ligne | 07.07.2020 15h57

Selon un expert de l'Université d'Oxford qui soutient qu'il existe de plus en plus de preuves suggérant que le virus existait bien avant sa révélation en décembre dernier, le nouveau coronavirus pourrait ne pas être originaire de Wuhan.

Tom Jefferson, professeur associé principal au Centre pour la médecine basée sur les preuves (Centre for Evidence-Based Medicine) de l'Université d'Oxford et professeur invité à l'Université de Newcastle, a déclaré que la détection du SRAS-CoV-2, qui cause le COVID-19, dans les eaux usées et les eaux des égouts à travers le monde, suggère que le virus existait déjà peut-être depuis un certain temps avant que le premier cas ne soit signalé en Chine.

En juin, l'Université de Barcelone, en Espagne, a annoncé que des traces du nouveau coronavirus avaient été trouvées dans un échantillon d'eaux usées de la ville collectées en mars 2019, soit neuf mois avant que les autorités chinoises ne confirment les premiers cas. De leur côté, les scientifiques italiens ont déclaré que les eaux usées de Milan et de Turin contenaient des traces de virus génétique le 18 décembre, bien avant que le premier cas du pays ne soit signalé.

Ailleurs encore, des découvertes récentes de chercheurs brésiliens font écho à celles des études espagnoles et italiennes sur les eaux usées, le coronavirus ayant été détecté dans des échantillons d'eaux usées dans le centre de Florianopolis en novembre.

« Les isolats n'étaient peut-être pas infectieux, mais cela pourrait indiquer que le SRAS-CoV-2 existe depuis bien plus longtemps qu'à la fin de 2019. Il est possible que d'autres isolats soient découverts », a déclaré M. Jefferson. « Ainsi, Wuhan n'est peut-être pas à l'origine de l'infection mais juste l'endroit où un ensemble de circonstances encore inconnues ont déclenché un changement virulent dans ce qui était peut-être une transmission de bas niveau ».

« Cela aurait pu être la même chose à Codogno, en Italie, où le premier cas européen de COVID-19 aurait eu lieu, suivi d'une propagation très rapide en février », a-t-il ajouté.

Dans le journal The Telegraph, Tom Jefferson et Carl Henegehan, professeur au même centre de l'université d'Oxford, demandent une enquête approfondie sur l'épidémie, similaire à celle menée par John Snow, qui en 1854 avait enquêté sur une épidémie de choléra dans Londres.

Des flambées localisées dans des usines de conditionnement de viande se sont produites en Allemagne, en France, en Espagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni. À Leicester, une enquête préliminaire rapide sur une éruption de COVID-19 par Public Health England décrit le nombre de nouvelles infections et leur localisation. Le rapport n'a trouvé « aucune éclosion explicative dans les maisons de soins, les milieux hospitaliers ou les processus industriels ».

Une image incomplète

M. Jefferson pense que les théories actuelles sur la propagation du SRAS-CoV-2 ne correspondent pas entièrement aux faits.

« Les épidémies isolées dans les usines de transformation de viande du monde entier ne peuvent pas être facilement expliquées par les gouttelettes et la propagation respiratoire », a-t-il expliqué. « Le contact et la transmission oro-fécale compléteront probablement le tableau. Il est même possible que des gouttelettes soient aérosolisées avec des chasses d'eau contaminées, l'un des moyens de transmission potentiels ».

« Les données montrent que la propagation du virus sur les lieux de travail tend à augmenter tandis que la transmission dans la plupart des autres contextes est en déclin. Nous avons besoin de travaux de terrain de type épidémiologique comme celle de John Snow pour formuler et tester des hypothèses et déterminer ce qui se passe ».

« Une meilleure compréhension de la transmission du COVID-19 pourrait entraîner un changement substantiel dans les mesures actuelles recommandées pour prévenir l'infection ».

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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