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Des chercheurs espagnols ont découvert la présence du coronavirus dans des eaux usées collectées en mars 2019

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.06.2020 16h23

Des chercheurs de l'Université de Barcelone, l'une des universités les plus prestigieuses d'Espagne, ont détecté la présence du nouveau coronavirus dans des échantillons d'eaux usées collectés dans la ville le 12 mars 2019, a annoncé le 26 juin l'université dans un communiqué.

« Ces résultats, envoyés à une revue à fort impact et publiés dans les archives medRxiv, suggèrent que l'infection était présente avant la connaissance du moindre cas de COVID-19 dans n'importe quelle partie du monde », a indiqué le communiqué, ajoutant que l'étude a été dirigée par des chercheurs du Laboratoire des virus entériques de l'Université de Barcelone en collaboration avec la société publique-privée Aigues de Barcelona, qui est responsable de la gestion du cycle de l'eau dans la zone métropolitaine de Barcelone.

L'étude « n'a pas été révisée par des pairs », ont toutefois précisé les chercheurs sur medRxiv, une archive en ligne distribuant des documents inédits sur les sciences de la santé.

Une présence antérieure en Espagne

Selon le communiqué, « Bien que le COVID-19 soit une maladie respiratoire, les chercheurs ont prouvé qu'il existe de grandes quantités du génome du coronavirus dans les excréments qui atteignent les eaux usées. Cette situation a fait de l'épidémiologie basée sur les eaux usées un outil potentiel pour la détection précoce de la circulation du virus parmi les la population ».

Depuis le 13 avril de cette année, les chercheurs ont analysé chaque semaine les échantillons obtenus dans les deux principales usines de traitement de l'eau de Barcelone.

« Les niveaux du génome du SRAS-CoV-2 (ou nouveau coronavirus) ont coïncidé avec l'évolution des cas de COVID-19 dans la population », a indiqué Albert Bosch, professeur à la Faculté de biologie de l'Université de Barcelone et coordinateur de l'étude, dans le communiqué, ajoutant que lors d'un échantillonnage systématique, les chercheurs ont analysé des échantillons congelés des mois précédents, ce qui a révélé l'apparition croissante du nouveau génome du coronavirus entre début janvier et début mars de cette année.

D'après le communiqué, les résultats ont fixé la date de l'arrivée du coronavirus en Espagne encore plus tôt -la présence du virus a été détectée le 15 janvier, soit 41 jours avant l'annonce officielle du premier cas de COVID-19 le 25 février. Selon les chercheurs, ces résultats montrent la validité de la surveillance des eaux usées pour anticiper les cas.

« Les personnes infectées par le COVID-19 auraient pu recevoir un diagnostic de grippe par soins primaires par erreur, contribuant à la transmission communautaire avant que les autorités de santé publique prennent des mesures », a précisé le professeur Bosch, qui est également président de la Société espagnole de virologie.

Des résultats surprenants

Selon le communiqué, ces résultats ont encouragé les chercheurs à analyser des échantillons congelés prélevés entre janvier 2018 et décembre 2019, ce qui a conduit à « des résultats surprenants de la présence du génome du SRAS-CoV-2 en mars 2019 ».

« Tous les échantillons concernant la présence du génome du SARS-CoV-2 étaient négatifs, à l'exception de ceux prélevés le 12 mars 2019, dans lesquels les niveaux de SARS-CoV-2 étaient faibles mais positifs, en utilisant deux cibles différentes », a indiqué M. Bosch.

« Barcelone reçoit de nombreux visiteurs à la fois pour des raisons touristiques et professionnelles, et il est possible qu'une situation similaire se soit produite dans d'autres parties du monde, également parce que la plupart des cas de COVID-19 présentent une symptomatologie similaire à la grippe. Ces cas auraient pu être déguisés en une grippe non diagnostiquée », a-t-il indiqué dans le communiqué.

À ce jour, le nouveau coronavirus a été contracté par près de dix millions de personnes et a fait un demi-million de morts dans le monde depuis que la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, a signalé l'épidémie pour la première fois fin 2019.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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