Une archéologue devant l'une des tombes découvertes. |
Onze tombes anciennes ont été découvertes vendredi matin au pied de l'église Saint-Germain des Prés, dans le 6e arrondissement de Paris, en plein centre-ville. Plus ancienne église de la capitale française, fondée au 6e siècle et sans cesse remaniée depuis, Saint-Germain des Prés fait actuellement l'objet d'une rénovation, notamment en ce qui concerne les décors peints multicolores ornant l'intérieur, et qui datent du 19e siècle.
Pour rénover l'édifice, la mairie de Paris a prévu des travaux d'assainissement à partir de septembre. Comme l'a expliqué Martial Braconnier, ingénieur chargé de la sous-direction du patrimoine et de l'histoire à la mairie de Paris « Pour assainir le lieu, il faut obligatoirement creuser, il fallait donc faire appel aux archéologues ». Car chacun le sait, dans toutes les villes aussi anciennes que la capitale française, le moindre coup de pioche est susceptible de révéler des trésors jusque là insoupçonnés. Des fouilles préventives ont donc été menées par le département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de Paris au sein de la direction des Affaires Culturelles depuis plus d'un mois, et elles ont abouti à une mystérieuse découverte.
C'est ainsi que plusieurs tombes ont été retrouvées au sud de l'église : trois sarcophages en plâtre datant de l‘époque mérovingienne (481-751) et huit caveaux en pierre de l'époque carolingienne (751-888), qui renfermaient onze squelettes remarquablement bien conservés. « Ce site nous a également permis de retrouver les anciennes fondations de l'édifice, on voit ainsi toutes les strates allant du 6e au 19e siècles », a précisé David Coxall, chef du pôle archéologie.
Pour spectaculaire que soit la découverte, les archéologues ne formulent pour l'instant que des hypothèses sur le terrain, avant qu'ils n'entament la phase d'étude dans leurs laboratoires. Ce n'est donc pas avant la fin des fouilles, au mois de septembre, que les ossements pourront être analysés et qu'une datation précise pourra être avancée grâce au carbone 14. Mais en attendant, sachant l'importance historique de l'église Saint-Germain dans l'histoire de France et de la qualité des sépultures, certains pensent qu'il pourrait bien s'agir d'une nécropole royale.