La Grèce a besoin de réformes plus importantes pour se reconcentrer sur la création d'emploi et la croissance économique, et ce quelle que soit l'issue du référendum de dimanche qui décidera du futur du pays au sein de la zone euro.
Le peuple grec a grandement souffert ces cinq dernières années, depuis le début de la crise de la dette en mars 2010. Une austérité rigoureuse est toujours en place et le niveau de vie des Grecs est redescendu à celui de 2008.
Les conditions économiques pourraient actuellement être pires qu'à leur niveau d'avant-crise, et presque la moitié des jeunes n'arrive pas à trouver d'emploi.
Ces cinq dernières années au fond du trou ont usé le moral de nombreux Grecs, mais la route menant hors de la zone euro pourrait être encore plus mouvementée.
Cette Grèce endettée est aujourd'hui en train de voter pour choisir entre accepter encore plus d'austérité ou soutenir le gouvernement dans son refus du plan proposé par les créanciers.
Le choix n'est pas facile, et il est difficile de prédire l'issue de ce vote, les sondages montrant que les camps du "oui" et du "non" sont au coude-à-coude.
Ce vote décidera aussi du sort de l'actuel gouvernement grec mené par le Premier ministre Alexis Tsipras, qui est arrivé au pouvoir il y a seulement six mois.
M. Tsipras devrait en effet présenter sa démission si les Grecs décident d'accepter une austérité plus rigoureuse, alors qu'un soutien du peuple au Premier ministre pourrait faire augmenter les risques d'une possible sortie du pays de la zone euro.
Cette éventualité de départ de la zone euro pourrait devenir le pire cauchemar pour l'intégration européenne, et le séisme déclenché par une telle action serait difficile à mesurer.
C'est pourquoi la Banque centrale européenne (BCE), l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont versé en cinq ans un total de 240 milliards d'euros (266 milliards de dollars) en tant que fonds de secours pour maintenir la Grèce à flots.
Selon un rapport du journal The Guardian, la plupart des fonds ont été utilisés pour rembourses des dettes et renflouer les banques en difficulté. Moins de 10% de la somme totale a servi à mettre en place des réformes et des mesures visant à stimuler les activités économiques et à soulager les familles à bas revenus.
Que la Grèce reste ou non dans la zone euro, de plus en plus de personnes remettent en question le remède secours-et-austérité.
"Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes". Une aide du monde extérieur n'est efficace que lorsqu'elle est associée à des efforts actifs au sein même d'un pays.
Les agitations au sein de la zone euro affectent l'économie mondiale, et de nombreux pays en dehors la zone euro, comme la Chine, souhaitent que la situation de la Grèce s'améliore.
La Chine souhaiterait que la Grèce reste au sein de la zone euro, et elle se tient prête à jouer un rôle constructif dans les efforts pour arriver à cela, a déclaré lundi le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de sa rencontre avec le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Quelle que soit l'issue de ce vote, la Grèce et la zone euro devrons prendre un nouveau départ dans leurs négociations. La Grèce doit rediriger son énergie sur la création d'emploi et la croissance économique, ce qui devrait aussi être l'objectif de la future aide internationale.