Le drapeau de l'Etat Islamique flottant sur les ruines de Palmyre. |
Le groupe Etat Islamique a publié samedi une vidéo montrant 25 soldats du gouvernement syrien exécutés par des adolescents dans l'amphithéâtre antique de la ville de Palmyre. La vidéo aurait été tournée peu de temps après que le groupe djihadiste ait capturé la ville le 21 mai. Elle montre des soldats en uniformes militaires verts et bruns abattus sur la scène de l'amphithéâtre en face d'un énorme drapeau noir et blanc du groupe.
Les bourreaux semblent tous être des enfants ou des adolescents et portant des vêtements de camouflage désert et des bandanas bruns. Les meurtres ont eu lieu en face d'une foule relativement peu nombreuse composée d'hommes et de quelques enfants qui regardaient depuis les sièges de l'ancien théâtre. Les islamistes auraient procédé à plus de 200 exécutions, y compris des civils, dans et autour de Palmyre depuis qu'ils se sont emparés de la ville.
Des exécutions dans l'amphithéâtre avaient été rapportées dès le 27 mai par l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne, moins d'une semaine après la chute de la ville. À l'époque, le directeur des antiquités de Syrie Mamoun Abdelkarim avait dit qu'il craignait que les meurtres puisent signaler le début de la « barbarie et de la sauvagerie du groupe contre les anciens monuments de Palmyre ». « L'utilisation du théâtre romain pour exécuter des personnes prouve que ces gens sont contre l'humanité », a-t-il déclaré à l'AFP.
Les ruines gréco-romaines de Palmyre sont répertoriées comme un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, et la capture de la ville a suscité des préoccupations dans le monde entier quant au sort de ses spectaculaires trésors antiques. Néanmoins, jusqu'ici, l'Etat Islamique n'aurait endommagé les ruines actuelles, même s'il a détruit et profané des tombes musulmanes dans la ville ainsi qu'une statue à l'extérieur du musée de Palmyre. Le groupe terroriste publie régulièrement des vidéos de ses exécutions de masse, avec une production soigné et une violence extrême dont les experts disent qu'elle est un outil de propagande clé pour celui-ci.