Le roi du Maroc Mohammed VI doit présider vendredi à Rabat l'ouverture d'une nouvelle session parlementaire conformément aux dispositions de l'article 68 de la Constitution du pays.
Les débats entre opposition et majorité seront probablement ardents durant cette nouvelle session parlementaire notamment autour des certaines questions épineuses, telles que la réforme de la Caisse de compensation et l'indexation des prix des produits pétroliers. Cette session sera également marquée par la présentation des lois organiques relatives à la justice, outre les lois encadrant les échéances électorales locales, professionnelles et municipales, en plus des élections du renouvellement de la Chambre des Conseillers, prévues à partir de juin prochain jusqu'à septembre.
Pour ce qui est la mise en oeuvre des nouvelles dispositions constitutionnelles afin de réhabiliter l'institution législative, le gouvernement est sur le point de boucler 75% des lois organiques de mise en œuvre de la Constitution, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre marocain de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
En ce qui concerne les lois électorales, le gouvernement marocain est confronté aussi bien à la majorité qu'à l'opposition après avoir adopté dernièrement le projet de loi relatif à la révision des listes électorales générales. Ce texte, qui prévoit la possibilité de s'inscrire en ligne, vise à actualiser le corps électoral national à travers la révision des listes électorales générales arrêtées le 31 mars 2014 de manière exceptionnelle, en préparation des élections des membres des conseils communaux et régionaux prévues en 2015. L'actualisation de ces listes a pour but d'accompagner l'évolution du corps électoral, en permettant aux personnes habilitées, notamment les jeunes, de s'y inscrire.
A noter que contrairement à ce que souhaitent certaines tendances politiques, les prochaines élections communales auront lieu en 2015. C'est ce qu'a assuré le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad, lors du récent Team Building du gouvernement à Ifrane. Pour le département de l'Intérieur, les textes électoraux, le découpage électoral, le renouvellement des listes, entre autres, seront bien bouclés avant le démarrage du processus électoral prévu en mai 2015.
Principales innovations de la loi organique relative aux provinces et préfectures: L'élection des membres des Conseils provinciaux et préfectoraux se fera sur la base du scrutin proportionnel au plus fort reste. Les électeurs quant à eux auront le droit de présenter des motions après la collecte de 600 signatures. Aussi, il a été décidé de créer deux instances consultatives auprès du conseil provincial ou préfectoral en partenariat avec les acteurs de la société civile et les acteurs économiques.
Toutefois, les partis de l'opposition, à savoir l'Union constitutionnelle (UC), le parti de l'Istiqlal (PI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) ont présenté un mémorandum commun au sujet du projet de loi organique sur les collectivités territoriales dans lequel ils expriment leur rejet de ce texte dans sa mouture actuelle. Ces partis ont également appelé le gouvernement à réviser ce texte en vue d'une concrétisation efficace de la démocratie des collectivités territoriales. Ils ont annoncé leur décision d'organiser, vendredi au siège du parlement, «la rencontre de l'opposition parlementaire" dans les deux Chambres sous le signe "pour la défense de la démocratie". Un communiqué de ces partis précise que cette décision a été prise lors d'une réunion tenue par ces formations et présidée par les secrétaires généraux des ces partis en présence des chefs des groupes parlementaires dans les deux Chambres du parlement dans le cadre de la préparation de la rentrée parlementaire.
S'agissant de la loi de finances 2015, le gouvernement devra prendre en compte les attentes des entreprises alors que les syndicats augmentent la pression. En matière de réforme du système judiciaire, l'indépendance de la justice reste le principal enjeu auquel le gouvernement est confronté.