Selon la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger, trois quarts des migrants marocains vivent en Europe.
Dans une nouvelle publication, intitulée "Marocains de l'extérieur 2013", la Fondation indique que l'immigration marocaine a évolué durant les dernières années, précisant que le nombre d'immigrés marocains a atteint plus de 4 millions.
L'Union européenne est, en effet, un foyer d'immigration majeur pour le Maroc. Avec les enclaves espagnoles de Ceuta et de Mellila au Maroc, la présence des îles espagnoles des Canaries à une centaine de kilomètres du littoral atlantique marocain, et du fait de l'étroitesse du détroit de Gibraltar (15 km), les phénomènes de proximité jouent à plein.
De plus, le passé du Maroc le rapproche également de l'Europe : placé sous contrôle international par la conférence d'Algésiras, en 1906, le pays devient, en 1912, un protectorat espagnol (au nord et au sud) et français (au centre). Il retrouve son indépendance en 1956, mais ses liens historiques et culturels avec l'Espagne et la France restent très forts. Selon diverses sources, 85% des Marocains qui résident à l'étranger habitent en Europe : 1,2 million en France, 550 000 en Espagne, 380 000 en Italie, 280 000 aux Pays-Bas et 130 000 en Allemagne. Loin derrière, avec 9 %, viennent les pays du Golfe, dont les forts besoins en mains-d'œuvre drainent des travailleurs du monde arabe, puis le continent américain, avec 6 %.
L'effet sur l'économie marocaine est positif, même s'il n'est pas univoque. Les sommes d'argent transférées par les travailleurs immigrés au pays, qui représentent souvent plus du quart du revenu du travailleur émigré, équivalent au total à 10 % du PIB marocain et plus de 44 % des exportations du pays. Cet argent (environ 5 milliards d'euros par an) est majoritairement consommé et investi au Maroc : 70 % des émigrés marocains ont réalisé un investissement dans leur pays avec l'argent gagné à l'émigration, essentiellement dans l'immobilier (maison ou petit commerce pour les vieux jours).
Par ailleurs, une partie des migrants revient au Maroc pour les vacances d'été, générant des flux temporaires, mais massifs (plus de 2,5 millions de personnes).
Depuis les années 1970, l'Europe tend à fermer ses frontières plus rigoureusement : renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen, fermeture militarisée des enclaves espagnoles, patrouilles maritimes, création de l'agence Frontex en 2004, politique d'externalisation de l'asile (les pays méditerranéens devant jouer le rôle de pays de rétention pour les migrants), systèmes de radars d'alerte rapide à Gibraltar et aux Canaries, etc. Pourtant, les flux migratoires clandestins vers l'Europe, en provenance de toute l'Afrique subsaharienne, tendent à se renforcer.