L'armée camerounaise a déclaré avoir tué une trentaine de combattants Boko Haram et capturé plusieurs autres au cours des combats lundi et mardi contre cette secte islamiste nigériane qui a fait incursion dans l'extrême-nord du Cameroun.
A Fotokol, localité proche de la frontière avec le Nigeria, le bilan de l'accrochage entre Boko Haram et l'armée camerounaise s' établit à 27 morts avec "un arsenal lourd saisi", rapporte l'armée camerounaise.
"C'est un événement de terrain. C'est pour cela qu'on n'a pas fait de tapage là-dessus", a souligné le colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication au ministère camerounais de la Défense à Yaoundé, joint mercredi matin par Xinhua.
"On a d'autres victoires. Il y a deux autres membres de la secte tués et plusieurs autres anéantis à Kerawa. L'accrochage s' est passé hier (mardi) vers 14 heures (locales, 13h00 GMT)", a poursuivi le responsable, précisant que des mitrailleuses étaient parmi les armes saisies.
Aucune victime ni dégât matériel ne sont rapportés du côté des forces de défense camerounaises, qui opèrent avec un dispositif spécial renforcé dans cette partie du pays.
La secte Boko Haram, inscrite sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis, est un groupe armé actif principalement dans le nord du Nigéria, qui prône l'idéologie d'un islam fondamentaliste et dont les actions se traduisent par des massacres de populations civiles et des enlèvements de personnes, généralement libérées après versement de rançons.
Ces actions se sont amplifiées au Cameroun, notamment dans la région de l'extrême-nord frontalière du Nigeria, depuis l' enlèvement de février 2013 d'une famille française (Moulin- Fournier), libérée par la suite grâce à l'intervention du pouvoir de Yaoundé.
Après des rapts d'étrangers comprenant des religieux, dix employés chinois d'une entreprise chargée d'un chantier routier sur l'axe Mora-Kousseri en direction de la frontière tchadienne ont été kidnappés en mai dernier et sont toujours entre les mains des ravisseurs, en territoire nigérian.
Le 27 juillet, l'épouse du vice-Premier ministre camerounais chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, a été enlevée avec plusieurs autres personnes par des éléments de Boko Haram lors d'une attaque à Kolofata, dans le nord du Cameroun, près de la frontière du Nigeria.
Pour faire face à la multiplication des incursions de Boko Haram, l'armée camerounaise vient de mettre en place une quatrième région militaire dans le nord du pays sur l'ordre du président Paul Biya.