Des militants de la secte extrémiste nigériane Boko Haram ont attaqué dimanche matin la résidence du vice-Premier ministre camerounais Amadou Ali et celle du Lamido (leader religieux) à Kolofata, localité dans l'Extrême- Nord du Cameroun, près de la frontière du Nigeria, et ont enlevé l'épouse du vice-Premier ministre et le Lamido, a confirmé à Xinhua le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary.
"Je confirme que nous avons fait l'objet d'une attaque tôt ce matin dans la localité de Kolofata, dans le Mayossama département. Je confirme également que les domiciles du vice-Premier ministre et du Lamido ont été attaqués. Je confirme qu'il y a eu quelques enlèvements et il y a eu, malheureusement, des camerounais qui ont perdu leurs vies", a déclaré M. Bakary, joint par téléphone par Xinhua.
"Il s'agit de Boko Haram (...) Mais n'ayant pas toutes les données, je ne saurais pas vous donner avec précision ce qui s'est passé. Je confirme seulement l'événement", a-t-il ajouté.
Kolofata est la la ville natale du vice-Premier ministre.
Ces dernières mois, les éléments de Boko Haram ont multiplié les attaques contre les positions militaires camerounaises dans le nord du Cameroun, défiant les troupes camerounaises déployées dans la région.
Dans la nuit du 16 au 17 mai, dans cette même région, le camps d'une entreprise chinoise avait été attaqué par des individus lourdement armés. Un employé a été blessé et 10 autres portés disparus. Jusqu'à ce jour, aucune organisation n'a revendiqué cette attaque. Certaines sources estiment que les ouvriers chinois ont été conduits au Nigeria.
Ce vendredi, 14 membres reconnaissant leur appartenance à Boko Haram ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de 10 à 20 ans par la justice camerounais.