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La non-fiction et les mille faces de la Chine (2)

La Chine au présent | 26.02.2016 08h43

Le dessous des villes

Comment vivre à fond sa vie est un autre thème traité par ces ouvrages. La Vie et la Mort des jeunes entrepreneurs de start-up à Beijing raconte les histoires de jeunes chinois créateurs de start-up web. Ceux-ci bénéficient souvent d'un capital d'amorçage, vivent à 100 à l'heure et vont même jusqu'à utiliser des sabliers pour contrôler la vitesse des réunions.

Voilà comment Gu Jun, jeune entrepreneur du web décrit le démarrage d'une start-up : « Ça fait mal, mais on est high ! » Il lui arrive souvent de rester jusqu'à 3 heures du matin avec des clients avant de se lever à 7 heures pour retourner travailler après seulement 4 heures de sommeil.

« Dans les années 1970-1980, c'était impensable pour un jeune d'avoir l'opportunité de réaliser ses rêves ou de monter son entreprise dans sa jeunesse et de trouver des investisseurs. Nous, on monte notre start-up par idéal, et aussi pour gagner de l'argent et beaucoup d'argent », dit-il sans scrupules.

Liu Qiang, créateur d'une plate-forme d'échanges sur l'art espère lui, que plus d'artistes puissent trouver leur voie et que les objets d'art deviennent moins chers pour pouvoir entrer dans le salon des familles chinoises. « La génération née dans les années 1950 pensait surtout à survivre et à gagner de l'argent, celle des années 1960-1970 est devenu la société de consommation, mais n'avait pas encore beaucoup d'exigence spirituelle, celle des années 1980 est plus sensible à l'art mais n'a pas encore de goût », explique-t-il. C'est ce qui le rend confiant en le futur.

Le métro est pareil au système nerveux d'une ville. Pendant le rush, le flux de passagers à Beijing dépasse parfois les 5 millions. Voici comment Ye Wen, auteur de Le Métro de Beijing : une journée longue comme un million d'années décrit la vie dans le métro de Beijing : « Dans le métro, le maquillage des femmes devient de plus en plus brouillon et vulgaire plus on s'éloigne du centre-ville. Sur les lignes de Fangshan et Changping, on voit beaucoup de nongmingong portant leur baluchon sur le dos. Ils les empilent autour de la barre pour se tenir et s'assoient sur le sol du wagon levant la tête à chaque station pour regarder un peu ahuris les gens qui entrent et sortent. »

Certains autres auteurs comme Yang Qian, sont intéressés par des thèmes un peu plus complexes. La mort par exemple. Cela fait longtemps qu'il s'intéresse à ce thème. Il a rencontré toutes sortes de personnes liées à ce domaine et rédigé 2 000 Façons de Mourir à Beijing. Certaines de ces « façons » sont parfois inconnues du grand public : les pompes funèbres qui proposent de faire des bagues avec les cendres du défunt, ou d'envoyer les cendres dans l'espace par exemple. Certaines personnes dépensent des sommes phénoménales pour cela : une trentenaire a dépensé 110 000 yuans pour faire deux bagues avec les cheveux de sa mère, de sa petite-sœur, de son père et les siens, une vieille dame, anciennement pilote de chasse souhaite que ses cendres soient envoyées dans l'espace, un fan de science-fiction aussi.

On y apprend également qu'il existe une « banque des testaments » qui offre des services gratuits aux personnes de plus de 60 ans pour enregistrer et conserver leurs testaments. Le jour de l'ouverture de la banque, à 8 heures du matin, 70 personnes font déjà la queue. Un an après, ce sont près de 30 000 personnes qui ont pris rendez-vous. La liste d'attente va jusqu'en 2017. Parmi les personnes sur celle-ci, plusieurs sont d'ailleurs déjà mortes. Voilà les histoires que Yang Qian raconte dans son livre.

Toutes ces histoires se passent à Beijing, mais elles arrivent aussi ailleurs en Chine.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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