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Le goût traditionnel des vieilles ruelles

La Chine au présent | 07.03.2016 14h53
  • Le goût traditionnel des vieilles ruelles

    1/3Le malaxage de la guimauve chinoise dans la ruelle musulmane de Xi'an.

  • Le goût traditionnel des vieilles ruelles

    2/3Une ruelle au centre de Beijing.

  • Le goût traditionnel des vieilles ruelles

    3/3Rue Dongsishitiao à Beijing, deux blocs de pierre encadrant une porte ancienne dans les hutong.

Grands immeubles, des voitures comme des fleuves, foule bruyante, c'est souvent le panorama typique des métropoles modernes. Mais dans les grandes villes chinoises, il y a encore certaines ruelles qui ont gardé leur côté traditionnel et hérité des souvenirs des générations passées. Certains touristes y viennent à la recherche du temps perdu, certains y viennent pour visiter, d'autres encore s'y installent et ouvrent leur magasin.

Les souvenirs des vieilles ruelles

Les hutong de Beijing ont pris note de tous les traces historiques sur leurs vieux murs tachés. En dépit des changements, ils restent. « Je me souviens, quand j'étais petit, les parents m'appellaient chuanzi des hutong (celui qui traverse) parce que je courais tout le temps avec mes copains partout dans les hutong. Au printemps, on s'amusait dans la cour en regardant les nuages blancs passer dans le ciel. En été, on nageait dans le lac. Et en hiver, on faisait des batailles de boules de neige dans la ruelle ou du patin à glace sur le lac gelé. C'était une époque où les voisins s'entendaient bien. Pendant la fête du Printemps, tous les voisins regardaient ensemble le gala à la télé. J'ai grandi, mais j'aime toujours la façon de vivre des hutong, parce que c'est simple et tranquille. » Wei Jianjun a habité dans les hutong près du lac Longtan pendant 50 ans. Ces petites ruelles lui rappellent encore la plupart des joies de sa vie.

Comme Beijing, Nanjing est aussi une capitale antique de la Chine. Grâce au développement depuis ces dernières années, la ville est devenue une vraie métropole. « Dans mes souvenirs, ma ville natale ne possédait pas tellement de grands immeubles. Au contraire, c'était plutôt tranquille. Dans la vieille ville de Nanjing, on trouvait des ruelles pavées avec des boutiques des deux côtés. Xu Chenyang, qui habitait dans la rue Rongzhuang, nous raconte : Pendant cette époque-là, en été, les gens prenaient le frais sous les embrasures des portes de la ville. On n'avait pas de salle de bain à la maison, on devait se laver dans une baignoire en bois, et se poudrer le corps avec du talc. Je me souviens encore de la sensation un peu piquante sur la peau. Aujourd'hui, la vie a complètement changé. Je retourne parfois voir les anciennes portes de la ville pour retrouver les souvenirs de mon enfance. » Aujourd'hui, Xu Chenyang fait ses études en Russie, il a souvent la nostalgie de la vieille ville de Nanjing quand il n'est pas en Chine.

Yichun, dans la province du Heilongjiang est séparée de la Russie par une rivière. Grâce à la forêt de sapins rouges qui l'entoure, l'environnement est préservé. Zhang Gong, un habitant de Yichun, apprécie beaucoup la vie dans sa ville. « Il y a beaucoup de restaurants sur la ruelle Xuri, en général, les amis se réunissent, prennent des bières et plusieurs plats pour passer toute la nuit. On joue aux cartes ou à l'échecs chinois dans la rue. » Dans le nord de la Chine, les gens profitent de l'extérieur seulement en été, Zhang Gong aime le climat rude de sa ville.

De la bonne cuisine aux quatre coins de la Chine

Un proverbe chinois dit : « Les bons vins se trouvent dans les ruelles profondes. » La vraie gastronomie locale se trouve dans ces vieilles artères au cœur des villes. « Voyager me détend, nous explique Zhao Chen, un touriste. J'aime aussi goûter à la cuisine locale dans les anciennes ruelles des différentes villes. C'est là que l'on trouve les choses les plus typiques. Une fois, je suis allé manger des xiaochi (amuse-bouche chinois) dans la rue de Damaishi à Xi'an. Les gens de Xi'an vont peu dans les rues touristiques de la ville, ils plébiscitent dans la vieille ville. » Zhao Chen est un grand voyageur, mais il visite rarement les sites touristiques connus. « Si un lieu a été trop exploité, il perd sa particularité. Quand on veut manger quelque chose de typique, il faut explorer les vieilles ruelles. »

La rue Huifudonglu à Guangzhou possède non seulement l'ancien temple bouddhiste du Grand Boddhisatva mais et l'académie antique Qingyun, mais aussi une rue gastronomique. « J'ai visité à plusieurs reprises cette rue pour goûter les plats du coin. J'aime beaucoup les dimsum de Diandude, ce qui sont typiques du Guangzhou. Je suis allé dans une maison de thé, on a pris des dim-sum et du thé en face d'un paysage superbe, c'était génial », nous raconte Wang Lan, touriste gastronome en visite à Guangzhou.

Panorama des rues traditionnelles à visiter en Chine

Les vieilles rues représentent un héritage culturel unique. Les shikumen sont les vieilles ruelles de Shanghai. Pour retrouver un peu du vieux Shanghai, il faut aller les visiter. Au départ, dans ce quartier, il n'avait que des maisons d'habitation. Mais au fur et à mesure, les promoteurs y ont construit des installations commerciales, et aujourd'hui, le quartier des shikumen s'appelle le Shanghai Xin tiandi. « Le quartier des shikumen, composé par la ruelle Nanli et la ruelle Beili, m'a beaucoup impressionné. Je préfère la rue Beili, parce qu'elle est encore bien dans le style du Shanghai des années 1920. Mais quand l'on visite des boutiques de cette ruelle, on trouve aussi le style moderne. On a l'impression de traverser le temps et l'espace. Sheng Yan, un voyageur, trouve lui « qu'il est vraiment agréable de se promener dans ses rues dallées en écoutant de la musiquedes années 1920. » Au croisement des rues Beili et Nanli se trouve le mémorial de la première réunion du Parti communiste chinois, les bâtiments autour ont été préservés pour conserver l'aspect de cette ville qui incarne son histoire et sa culture.

Chengdu est connu comme une « terre d'abondance », et le quartier Kuanzhaixiangzi est un des symboles de Chengdu. Le quartier est composé de trois ruelles : Kuanxiangzi (la rue large), Zhaixiangzi (la rue étroite) et Jingxiangzi (la rue du puit). « Kuanzhaixiangzi est une miniature de la vieille ville de Chengdu. Au crépuscule, on peut bien sentir la vie quotidienne des habitants locaux. Sun Yingbo a visité plusieurs fois le quartier Kuanzhaixiangzi. « Je suis un amateur de thé, et il y a deux très bonnes maisons de thé à Kuanzhaixiangzi. Il y a des chaises en bambou sur la terrassse, on peut boire son thé en regardant les maisons traditionnelles et profiter du calme de la vieille ville. »

Hangzhou, ruelle Nanshanlu. Pour Pan Yadan, en visite dans la ville, « les anciens bâtiments de Nanshanlu ont été bien préservés. Cette vieille rue a l'avantage de ne pas être aussi animée que le lac de l'Ouest et d'offrir un paysage traditionnel de campagne avec des canaux typiques des régions du delta du Yangtsé. Il est aussi facile d'y trouver un café pour profiter de la douceur de l'automne et ainsi retrouver le goût de la vraie vie » , conclut-elle.

L'auteur CAO PENG est journaliste au Global travel

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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