Dernière mise à jour à 09h15 le 10/08
Le président américain Donald Trump prononce un discours à la Maison-Blanche à Washington, capitale américaine, le 1er juin 2017. (Photo d'archives: Xinhua/Mike Theiler) |
Deux cents jours après l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, les Américains restent profondément divisés à l'égard de leur président, certains faisant le choix de l'accepter tandis que d'autres optent pour la résistance civile.
Soutenir ou haïr, telle est la question. Les détracteurs de M. Trump ne comprennent pas forcément qu'un grand nombre de leurs compatriotes soutiennent avec enthousiasme l'ancien magnat de l'immobilier new-yorkais. De l'autre côté, les partisans de l'ancien candidat du Parti républicain ne comprennent pas non plus ce rejet.
M. Trump, qui séjourne depuis vendredi dans son club de golf de Bedminster, dans l'Etat américain du New Jersey, pour 17 jours de "vacances-travail", a choisi de saluer sa base électorale à l'occasion de son deux-centième jour au pouvoir, tentant de galvaniser ses partisans à l'approche de nouveaux défis politiques, telles que la réforme fiscale.
"Il est rare, après 200 jours au pouvoir, qu'un gouvernement ait accompli autant de choses que ce que nous avons fait (...) aucun autre ne nous est arrivé à la cheville!", s'est félicité le président américain mardi sur Twitter.
"Ma base électorale est bien plus vaste et solide qu'aucune autre auparavant (quoi qu'en disent certains sondages truqués)", avait-il affirmé la veille sur Twitter.
"De fait, les informations délibérément fausses sur notre prétendue collusion avec la Russie, les résultats historiques de la bourse, l'amélioration de la sécurité aux frontières, le renforcement de nos capacités militaires, la création d'emplois, la nomination d'un juge à la Cour suprême, l'effervescence économique, la dérégulation et bien plus de mesures que nous avons prises n'ont fait que consolider notre base électorale. Et cela ne changera jamais!", a-t-il affirmé.
Les détracteurs du président et la plupart des médias de grande écoute américains se sont empressés de jeter le doute sur ces affirmations, soulignant au contraire que la base électorale du président américain s'était rétrécie.
Les 200 premiers jours de M. Trump au pouvoir n'ont été "qu'une série de promesses bafouées et d'incidents traduisant une incapacité à diriger", a déclaré lundi la chef de l'opposition à la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi.
Selon un sondage diffusé par CNN plus tard dans la journée, seuls 59% des républicains affirment "soutenir fermement" M. Trump actuellement contre 73% en février, et les trois quarts des Américains déclarent ne pas pouvoir faire confiance aux informations publiées par la Maison Blanche.
M. Trump a immédiatement réagi, appelant sur Twitter ses partisans à ne pas croire ces "informations délibérément fausses".
Le sondage de CNN montre également que 83% des républicains approuvent la politique de M. Trump, contre 14% d'insatisfaits seulement.
Selon un sondage hebdomadaire mené par l'institut Gallup, 82% des républicains ont affirmé la semaine dernière approuver la politique de M. Trump, contre 89% en janvier.
Ces résultats sont similaires à ceux réalisés à la suite de l'investiture de M. Trump. Le président conserve une forte popularité au sein du Parti républicain, mais n'a guère dépassé les 10% d'approbation chez les démocrates au cours de la même période.
Aux Etats-Unis, l'opinion publique est majoritairement influencée par des visions partisanes, en particulier en ce qui concerne la cote de popularité globale.
La polarisation de l'opinion publique américaine est donc actuellement aussi intense qu'au premier jour de la présidence de M. Trump. Les opposants du président l'ont accusé de chercher constamment à attiser les conflits, à faire des scandales et à semer le chaos, citant notamment son incapacité à faire adopter par le Sénat le projet de loi qui devait abroger la loi sur les soins de santé abordables (Obamacare) et la constitution d'un grand jury par le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur les liens entre la Russie et l'équipe de campagne de M. Trump.
Parallèlement, les partisans les plus fidèles de M. Trump ont salué sa croisade contre les médias américains de grande écoute, qu'il accuse de rapporter des "informations délibérément fausses" ou des "faits alternatifs" à son égard. Ils estiment que le président a amélioré l'économie et apprécient sa politique contre l'immigration, selon plusieurs sondages.
Dans son discours de victoire à l'élection présidentielle l'année dernière, M. Trump avait déclaré qu'il était "temps pour l'Amérique de panser les blessures de la division". De toute évidence, ces cicatrices ne se sont pas encore refermées.