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Le Yémen touché par « la pire crise de choléra dans le monde »

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.06.2017 09h34

Plongé dans la violence et au bord de la famine, le Yémen fait maintenant également face à un autre danger qui menace de le dépasser : le choléra. « Nous sommes maintenant confrontés à la pire crise de choléra dans le monde », ont déclaré dans un communiqué les autorités sanitaires internationales. Selon Anthony Lake, directeur exécutif de l'UNICEF, et Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, « plus de 1 300 personnes sont mortes - un quart d'entre elles étant des enfants- et le nombre de morts devrait augmenter ». Ils soupçonnent que ce terrible bilan est dû au fait que le Yémen compte maintenant plus de 200 000 cas, et que ce nombre augmente rapidement, à un taux d'environ 5 000 cas par jour.

« Et géographiquement, il se développe », a déclaré Mohamed El Montassir Hussein, directeur du Comité international de secours pour le Yémen. « Ce n'est pas une petite région. C'est presque tout le pays », ajoutant « Il n'y a nul lieu dans le pays dont vous pouvez dire : "Cet endroit est meilleur qu'un autre". Chaque famille souffre de quelque chose, que ce soit du choléra ou du manque de nourriture, d'avoir des enfants soldats dans la famille ou d'avoir quelqu'un qui rejoint les rebelles ou les militaires. Il y a eu un effondrement de la vie sociale ». D'après les experts, après plus de deux ans de guerre civile, le système de soins de santé du Yémen risque de s'effondrer complètement.

Le pays est pris dans la spirale de la violence depuis que les rebelles Houthi ont pris le pouvoir et ont évincé le président, qui a fui vers l'Arabie saoudite voisine. Depuis lors, une coalition dirigée par les Saoudiens et soutenue par les États-Unis mène une campagne prolongée contre les rebelles, et certains craignent que ce soutien ne rende aussi les États-Unis complices de la profonde crise humanitaire que connaît le Yémen. « Il y a une empreinte américaine sur chaque mort civile au Yémen causée par la campagne de bombardement saoudienne », a déclaré le sénateur démocrate du Connecticut Chris Murphy le mois dernier, après que les États-Unis aient signé un nouvel accord avec l'Arabie saoudite. « Les Saoudiens n'auraient tout simplement pas pu mener cette campagne de bombardement sans nous », a-t-il poursuivi. « Leurs avions ne peuvent pas voler sans les capacités de ravitaillement des États-Unis. Ils larguent des munitions que nous leur avons vendues. Nous sommes souvent côte à côte avec eux lorsqu'ils examinent les renseignements sur les cibles ».

Le nouveau prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed bin Salman qui, selon certains, aurait été « le moteur de la décision du Royaume wahhabite d'aller en guerre au Yémen » a récemment autorisé un don de 66 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre le choléra de l'UNICEF et de l'OMS là-bas. « Nous sommes impatients de discuter de cette contribution avec le Centre d'aide et de secours humanitaire Roi Salman », a répondu l'UNICEF dans un communiqué. « Une telle générosité fera une grande différence pour les milliers d'enfants qui risquent de contracter cette maladie qui se propage rapidement ». « Nous travaillons 24 heures sur 24 pour détecter et suivre la propagation de la maladie et pour fournir de l'eau potable, un assainissement adéquat et un traitement médical aux gens dans le besoin. Les équipes d'intervention rapide vont de maison en maison pour informer les familles de la façon de se protéger par le nettoyage et en stockant de l'eau potable. Nous demandons aux autorités du Yémen de renforcer leurs efforts internes pour empêcher l'épidémie de s'étendre davantage », a encore dit l'UNICEF.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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