Dernière mise à jour à 14h45 le 15/04

Page d'accueil>>International

Les États-Unis larguent la « mère de toutes les bombes » sur des caches de Daesh en Afghanistan

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.04.2017 14h26

Dans ce qui a constitué sa deuxième grande manifestation de force militaire en une semaine, les États-Unis ont largué leur plus puissante bombe non nucléaire sur les positions de l’État islamique dans une partie isolée de l'Afghanistan. Selon des responsables afghans, 36 militants ont été tués lors de la frappe qui a eu lieu dans la Province de Nangarhar, près de la frontière avec le Pakistan. L'armée américaine avait déjà estimé que l’État islamique avait de 600 à 800 combattants opérant dans la région. C'est jeudi soir qu'une bombe explosive GBU-43/B, techniquement une MOAB (Massive Ordinance Air Blast), une bombe à effet de souffle massif capable de détruire une zone équivalente à neuf îlots urbains, a été lâchée sur un réseau de tunnels souterrains fortifiés que le groupe terroriste utilisait pour organiser des attaques contre les forces gouvernementales.

L'explosion, provoquée par l'arme surnommée « Mère de toutes les bombes », a détruit trois tunnels souterrains ainsi que des armes et des munitions, mais aucun civil n'a été blessé, a déclaré un porte-parole du Ministère afghan de la défense. Un résident local vivant à environ deux kilomètres de l'explosion a déclaré à CNN qu'il a entendu une « détonation extrêmement forte qui a brisé les fenêtres de notre maison ». « Nous étions tous effrayés et mes enfants et ma femme pleuraient. Nous pensions que cela s'était passé juste devant notre maison », a-t-il déclaré. Le Président américain Donald Trump a déclaré jeudi que le bombardement était « une autre tâche réussie ». C'est la troisième action militaire majeure que son administration a entreprise ces derniers mois, à la suite d'un raid militaire au Yémen qui a fait plusieurs victimes parmi les civils et les Marines américains, et la frappe surprise de la semaine dernière sur un aérodrome syrien.

L'ambassadeur d'Afghanistan aux États-Unis, Hamdullah Mohib, a déclaré que la gigantesque MOAB a été larguée après que les combats se soient intensifiés au cours de la dernière semaine. Les forces américaines et afghanes n'ont pas été en mesure de progresser parce que l’État islamique -qui s'est étendu à l'Afghanistan ces dernières années- a miné la zone avec des explosifs. Des habitants locaux ont confié à CNN que plus de 3 000 familles avaient fui le district au cours de l'année écoulée depuis que le groupe terroriste y a établi sa présence. Un homme, qui n'a pas voulu donner son nom par peur des représailles de l’État islamique, a déclaré qu'il n'y avait plus de civils dans la région que le groupe contrôlait.

La région frappée par la MOAB jouxte la frontière poreuse du Pakistan. Le paysage rocheux est parsemé de grottes et de tunnels défensifs, ce qui facilite la défense et rend l'attaque difficile, selon le rédacteur diplomatique de CNN International, Nic Robertson, qui a précédemment travaillé dans les montagnes afghanes. Sur Twitter, le président de l'Afghanistan Ashraf Ghani a approuvé la frappe, disant qu'elle a été « conçue pour soutenir les efforts des forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) et des forces américaines ... menant des opérations de déminage dans la région ».

 « Des précautions ont été prises pour éviter les victimes civiles avec cette attaque aérienne », a-t-il ajouté. Le porte-parole du Département d'Etat américain, Mark Toner, a de son côté déclaré que Washington « travaille avec le gouvernement de l'Afghanistan et nos partenaires dans la région afin d'empêcher toute organisation terroriste -et cela comprend aussi Al-Qaïda- d'avoir le moindre refuge ou tout autre soutien matériel au sol ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :