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France : l'Assemblée nationale adopte à nouveau une prolongation de l'état d'urgence pour une durée de six mois

Xinhua | 21.07.2016 08h19

L'Assemblée nationale française a voté dans la nuit de mardi à mercredi le prolongement de l'état d'urgence pour une durée de six mois, jusqu'à la fin janvier 2017.

Cette quatrième prolongation successive de l'état d'urgence, décrété après les attentats du 13 novembre 2015, est motivée par l'attaque au camion du 14 juillet à Nice qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés.

"Dès lors qu'il y a une attaque, ma responsabilité, c'est de prolonger l'état d'urgence. Je suis ouvert pour aller au-delà de 3 mois supplémentaire", a déclaré mardi François Hollande depuis Lisbonne (Portugal).

Le projet de prolongation adopté mardi matin en Conseil des ministres autorise de nouveau les perquisitions administratives sans décision préalable d'un juge, et permet pour plus d'efficacité l'exploitation des contenus des ordinateurs et téléphones saisis.

Pour le Premier ministre français Manuel Valls qui a défendu le projet de prorogation de l'état d'urgence à l'Assemblée nationale, la lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine qui demande des moyens, de l'obstination, de la maîtrise et beaucoup de courage.

M. Valls a également appelé à l'unité nationale faisant ainsi allusion aux critiques de l'opposition, notamment Les Républicains, après l'attentat de Nice.

"Nous devons faire bloc et continuer, c'est notre responsabilité de prendre toutes les mesures qui s'imposent. Mais nous devons élever le débat, fuir la démagogie car les populismes rodent, prêt à saisir la moindre occasion pour souffler sur les braises de la discorde et attiser les divisions. Or chaque division nouvelle nous rend un peu plus vulnérable", a dit M. Valls.

Les Républicains, principal parti d'opposition, avait accusé le gouvernement de laxisme après l'attentat de Nice. "Tout ce qui aurait pu être fait depuis 18 mois ne l'a pas été" pour éviter le massacre de Nice, a dit Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains.

Les opposants ont réclamé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire et menacé de ne voter la reconduction de l'état d'urgence que s'il protège "efficacement" les Français.

Le Front de gauche (parti communiste, écologiste...) a voté contre toute prolongation de l'état d'urgence. Pour André Chassaigne, président de ce Front, l'état d'urgence ne peut être une solution contre le terrorisme.

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont également dénoncé cette nouvelle prorogation de l'état d'urgence.

"L'état d'urgence ne permet pas de lutter efficacement contre le terrorisme. C'est une loi de 55 qui sert de contre insurrection et non à prévenir le terrorisme. L'état d'urgence doit être temporaire or on est rentré dans un système d'état d'urgence permanent ce qui n'est pas souhaitable pour les libertés", a expliqué sur BFMTV, Serge Slama de la Ligue des droits de l'Homme.

La dernière prolongation de l'état d'urgence date du 19 mai dernier. L'Assemblée nationale avait voté une prolongation de deux mois, au-delà du 26 mai pour mieux sécuriser l'Euro 2016 prévu du 10 juin au 10 juillet ainsi que le Tour de France, du 2 au 24 juillet.

"L'organisation, cet été, de l'Euro 2016 et du Tour de France nous impose de faire preuve d'une vigilance redoublée. Ces événements populaires et d'ampleur internationale constituent en effet des cibles potentielles pour les terroristes", avait justifié le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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