Hier soir, les députés français ont voté par 339 voix contre 151 en faveur d'une motion symbolique visant à reconnaître la Palestine comme un Etat. Bien que ce vote ne soit pas contraignant, Paris a dans le passé déjà fait connaître qu'il envisageait de reconnaître une nation palestinienne « lorsque le moment sera venu », faisant valoir qu'une solution à deux Etats au conflit du Moyen-Orient implique logiquement la reconnaissance de la Palestine.
Le vote va probablement déclencher la colère d'Israël, après que des résolutions similaires aient été approuvées par les députés britanniques le 13 octobre et les députés espagnols le 18 novembre. La Suède a également voté pour aller encore plus loin et reconnaître la Palestine en tant qu’Etat le 30 octobre. De son côté, l’ambassade israélienne à Paris a déclaré dans un communiqué publié moins d'une heure après l’adoption de la résolution qu’« Israël estime que le vote à l'Assemblée nationale ... risque de réduire la possibilité de parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens ».
Le texte présenté par les socialistes au pouvoir « invite le gouvernement français à utiliser la reconnaissance de l'Etat de Palestine comme un instrument pour obtenir une résolution définitive du conflit ». La semaine dernière, le Ministre français des Affaires Etrangères Laurent Fabius avait dit aux députés que le Conseil de sécurité des Nations Unies travaillait sur une résolution visant à relancer et conclure les négociations de paix. « Un délai de deux ans est le plus souvent cité et le gouvernement français peut être d'accord avec ce chiffre », avait-il dit.
Laurent Fabius a également déclaré que la France était prête à accueillir les négociations internationales pour encourager l'offre de paix. « Une conférence internationale pourrait être organisée. La France est prête à prendre l'initiative sur ce point. Et dans ces pourparlers, la reconnaissance [de l'Etat palestinien] serait un instrument ... pour la résolution définitive du conflit », avait-il dit, concluant en soulignant que « Si ces efforts échouent, si cette dernière tentative pour un règlement négocié ne fonctionne pas, alors la France devra faire son devoir et reconnaître l'Etat de Palestine sans délai et nous sommes prêts à le faire », sans pour autant fixer un délai.