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Tunisie: redistribution des cartes politiques suite au pseudo-recul des islamistes

( Source: Xinhua )

02.12.2014 08h56

Au lendemain des résultats préliminaires du scrutin présidentiel et dans le sillage des résultats définitifs des législatives du 26 octobre, la Tunisie semble être sur le point de voir son échiquier politique se reconstituer avec une profonde permutation des rôles au sommet de l'Etat après trois années post-révolution dominées par le parti islamiste Ennahdha (Renaissance).

Après avoir remporté les élections législatives du 26 octobre 2014 (86 sièges à l'Assemblée des représentants du peuple), le parti de centre-droit "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie) a pu aller plus loin en voyant son leader-fondateur Béji Caïd Essebsi au second tour de la présidentielle.

D'après les chiffres préliminaires de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Essebsi a obtenu 39,46% des suffrages au premier tour, ce qui lui a permis d'accéder au second tour face au président sortant Moncef Marzouki qui avait obtenu 33,43% des voix.

S'appuyant sur certains sondages et des commentaires locaux, chacun des deux candidats du second tour de la présidentielle essaye de faire valoir ses propres atouts.

En effet, alors que Caïd Essebsi se déclare apte à rétablir la stabilité sécuritaire de la Tunisie qui lutte contre une sérieuse menace terroriste et cherche à renouer avec la prospérité économique, Marzouki se présente comme un chantre de la démocratie, de la liberté et des droits de l'Homme.

L'infaillibilité d'un appui d'Ennahdha

En tant que deuxième puissance politique au sein de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisien avec 69 sièges, Ennahdha n'a pas quitté définitivement la scène politique, contrairement à ce que pensaient bon nombre d'observateurs locaux et étrangers.

Bien au contraire, ce parti islamiste a fait preuve d'intelligence stratégique et d'une certaine maturité politique après trois années au pouvoir qualifiées de chaotiques.

En effet au second tour de la présidentielle, Ennahdha a encore prouvé son endurance politique en restant neutre, certes, mais en demandant (implicitement) aux deux candidats du second tour certaines garanties pour leur faire bénéficier, à l'un ou à l'autre, d'un appui qui se traduit par un réservoir électoral d'environ 900.000 personnes prêtes à voter.

Il faudra également prévoir un deuxième tour présidentiel assez disputé dans la mesure où les deux candidats veilleront à séduire les deux millions (ou presque) d'électeurs qui ne se sont pas prononcés au premier tour.

D'après Samir Dilou, l'un des leaders d'Ennahdha, "l'appui du mouvement Ennahdha à l'un des deux candidats du deuxième tour de la présidentielle se veut à la fois un atout et un fardeau". Une déclaration qui peut apporter indirectement des réponses à certaines "énigmes" liées à la composition du futur paysage politique tunisien.

En tant que deuxième puissance parlementaire, Ennahdha ne prendrait jamais le risque d'annoncer officiellement son soutien à Marzouki.

Ajoutant à tout cela d'éventuelles pressions étrangères, Ennahdha confortera sa position d'"arbitre" neutre, certes, mais certaines garanties dissimulées émanant du parti "Nidaa Tounes" pourraient faire l'affaire.

Ainsi, deux "messages codés" suffiraient à orienter la masse électorale islamiste, connue pour sa discipline et son application des consignes émanant de son commandement : "Abstenez-vous" ou "vous êtes libres de choisir le candidat le plus convenable".

Le revers du 2 décembre 2014

Sur convocation du président de l'Assemblée constituante sortante Mustapha Ben Jaafar, les élus de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple tiendront leur séance plénière inaugurale le mardi 2 décembre.

L'article 59 de la Constitution tunisienne énonce clairement que "l'Assemblée des représentants du peuple élit au cours de la première séance un président parmi ses membres".

Le président de l'Assemblée des représentants du peuple sera élu à travers un scrutin secret à une majorité absolue (50%+1) qui tient compte du principe de la parité homme-femme.

La présidence de l'ARP (pouvoir législatif suprême) demeure en fait l'un des trois postes-clé au sommet de l'Etat tunisien. De ce fait, ce poste motivera certains partis, à commencer bien évidemment par les deux "géants" Nidaa Tounes (86 sièges) et Ennahdha (69 sièges), et à degré moindre, l'Union patriotique libre (16 sièges) et le Front populaire (15 sièges).

Pour commencer, le leader du "Nidaa Tounes", Béji Caïd Essebsi, a récemment annoncé sur la chaîne de télévision privée "Nessma TV" qu'Ennahdha est "exclue" de toute négociation autour de la candidature à la présidence de l'ARP, ce qui confirme ainsi que son parti aura son propre "cavalier".

Par voie de conséquent, la liste des candidats à ce poste comporterait au minimum deux noms, dont un élu qui représentera le bloc islamiste d'Ennahdha. A ce niveau, la répartition des 217 sièges de l'ARP fait ressortir que "Nidaa Tounes" pourra compter sur une plateforme parlementaire de 97 députés dont 8 élus d'"Afrek Tounes" (Perspectives Tunisie) et 3 autres d'"Al Moubadara" (Initiative), deux partis ayant déjà annoncé leur soutien à Essebsi.

Partant de l'hypothèse que la majorité absolue à l'ARP est de 109 voix sur 217 (50%+1), "Nidaa Tounes" aura besoin de 12 voix pour se prononcer majoritaire lors des futurs votes sur des projets de loi organiques.

Dans ce cas et pour éviter tout "imprévu", le parti Nidaa Tounes ne sera en mesure de combler cette défaillance qu'en pariant sur un bloc parlementaire "dense" pareil à celui d'Ennahdha. La manœuvre devrait être passée "sous silence" étant donné le conflit idéologique entre les partisans deux partis.

S'agissant de la candidature à la présidence de l'ARP, Nidaa Tounes pourrait implicitement céder ce poste à Ennahdha pour des raisons pouvant être stratégiques à court et à moyen termes.

Pour se faire, le nombre de candidatures à ce poste devrait être supérieur à deux afin de pouvoir disperser les votes pour donner une marge de manœuvre favorable au candidat islamiste.

Un candidat de la gauche - représentée par le Front populaire (15 sièges) - serait le meilleur scénario pour le candidat islamiste briguant la présidence de l'ARP.

L'importance du poste du président de l'ARP réside dans l'ensemble de ses prérogatives au sommet du pouvoir législatif du pays mais principalement dans son poids poids politique au sein de la prochaine Cour constitutionnelle.

Selon l'article 118 de la Constitution, "le président de la République, l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil supérieur de la magistrature (ministère de la Justice) désignent chacun quatre membres".

Plus de trois ans après le renversement du régime Ben Ali, la Tunisie n'a pas pu se relancer (en particulier sur le plan économique) en raison de l'inexpérience politique et de l'inefficacité d'un commandement tripartite dirigé par Ennahdha, qui semble avoir tiré la leçon en faisant un pas en arrière en attendant un éventuel faux pas (dans les cinq prochaines années) d'une nouvelle classe politique hétérogène composée en grande partie de personnalités de centre-droite démocrate et de gauche.

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