La Russie abandonne son projet de gazoduc South Stream

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

03.12.2014 08h57

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan

En visite en Turquie, le Président russe Vladimir Poutine a annoncé que le Kremlin abandonnait son projet de gazoduc South Stream d’une valeur de 10 milliards de Dollars US, qui devait contourner l'Ukraine pour acheminer le gaz naturel vers l'Europe du Sud. Il a mis cet échec sur le compte des politiques anti-monopole de l'Union Européenne qui auraient fait dérailler le projet que le géant de l'énergie Gazprom devait construire pour garantir de meilleures prestations aux clients d'Europe occidentale.

En revanche, le chef du Kremlin a promis lors d'une conférence de presse conjointe avec le président turc Recep Tayyip Erdogan que la Russie pourrait accroître considérablement sa collaboration avec la Turquie sur les projets énergétiques et déclaré que la Russie s’employait en général à « réorienter » ses livraisons de gaz vers des partenaires plus coopératifs.

Le gazoduc South Stream devait transporter du gaz naturel de la Russie en passant sous la mer Noire vers un terminal en Bulgarie, à partir duquel il aurait été envoyé aux consommateurs d’Europe méridionale et centrale, comme la Hongrie, la Serbie, la Slovénie et l'Autriche. La construction de la partie sous-marine de South Stream avait été retardée par un différend sur le fait de savoir si le projet devait ou non se conformer aux règles de la Commission Européenne exigeant la séparation de la production d'énergie et des opérations de vente des réseaux de transmission.

Les liens économiques de la Russie avec l'Europe occidentale ont été gravement affectés par les sanctions imposées en réponse à ce que l’Occident qualifie d'agression de Moscou contre l'Ukraine, où les séparatistes soutenus par la Russie sont en guerre avec les troupes gouvernementales depuis près de huit mois. La Russie envoie la moitié du gaz naturel qu’elle vend à ses clients européens via des gazoducs qui traversent l'Ukraine, qui a riposté par deux fois dans les cinq dernières années aux litiges sur les prix en bloquant ou en réduisant les livraisons de la Russie à l'Occident.