Alors que l'Etat islamique (EI) a tué plus de 160 soldats syriens en Syrie comme l'a montré des vidéos mises en ligne jeudi, le président américain Barack Obama a déclaré que son pays n'avait pas élaboré de stratégie de lutte contre le groupe islamiste.
Les islamistes ont capturé des soldats syriens dans la base aérienne d'al-Taqaba dans la province de Racca (nord) dimanche après s'être emparés de celle-ci à l'issue d'intenses combats.
La base aérienne était le dernier rempart des troupes syriennes dans la province de Racca, dont la majeure partie était tombée aux mains des combattants de l'EI depuis un an.
D'autres activistes estiment le nombre de soldats tués à 250.
Par ailleurs, le Front al-Nosra, groupe rebelle syrien lié à al-Qaïda, a enlevé 43 casques bleus à la frontière syrienne d'al-Qunaytirah traversant le plateau du Golan, occupé par Israël.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a noté que les rebelles avaient déjà procédé à de tels enlèvements contre des casques bleus de la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement sur le plateau du Golan (FNUOD), évoquant l'enlèvement l'année dernière par les rebelles radicaux de 21 casques bleus à al-Qunaytirah, qui avaient été relâchés par la suite au terme d'une opération de médiation internationale.
Ce coup d'éclat des rebelles radicaux survient juste quelques jours après l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant les opérations visant à contrer les menaces du Front al-Nosra et de l'EI.
Jeudi également, M. Obama a reconnu qu'aucune décision n'avait été prise concernant le lancement de frappes aériennes contre l'EI en Syrie, mais le président a indiqué lors d'une conférence de presse à la Maison blanche qu'il avait ordonné au Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, de préparer "diverses options", car une action militaire future est envisagée.
Plus tôt cette semaine, le président avait donné son feu vert à des vols de surveillance militaire au-dessus de la Syrie, mais les frappes n'avaient pas été autorisées.
La décision de M. Obama donne à penser qu'il serait sur le point d'étendre les opérations menées contre l'EI en Irak à la Syrie.
Si M. Obama était réticent à lancer des frappes aériennes en Syrie il y a un an, la colère de l'opinion publique provoquée par la décapitation du journaliste américain James Foley lui a fait envisager des frappes militaires contre l'EI en Syrie.
"Les options que je demande à l'Etat-major se concentrent principalement sur l'objectif de prévenir une chute de l'Irak aux mains de l'EI", a-t-il indiqué.
"Nos priorités actuelles sont de protéger les ressortissants américains sur le territoire irakien, notre ambassade et nos consulats et de veiller à ce que les infrastructures clés qui pourraient être utilisées de sorte à nuire à nos ressortissants soient protégées", a-t-il fait savoir.
Depuis le début du mois, l'armée de l'air américaine a effectué plus de 100 frappes aériennes en Irak.
M. Obama a indiqué qu'il participerait plus tard dans la journée de jeudi à une réunion du Conseil de sécurité nationale pour continuer à développer cette stratégie et qu'il avait envoyé le Secrétaire d'Etat John Kerry dans la région pour travailler avec les alliés des Etats-Unis à la création d'une coalition contre l'Etat islamique.
"Comme je l'ai déjà indiqué, éradiquer un cancer tel que l'EI ne sera ni rapide ni facile, mais je suis certain que nous en sommes capables et que nous le ferons en travaillant étroitement avec nos alliés et nos partenaires", a-t-il déclaré.
Le président a également promis de consulter le Congrès, réfutant les allégations selon lesquelles il aurait développé une stratégie élaborée pour lutter contre le groupe sans consulter le Congrès.
"Je ne veux pas mettre la charrue avant les boeufs. Nous n'avons pas encore de stratégie. Certains reportages suggèrent que les gens vont un peu plus loin que là où nous nous trouvons à l'heure actuelle", a-t-il déclaré.