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Bombardier Chine : à la recherche de "l'engrenure" entre la Chine et le Québec

Xinhua | 23.02.2017 08h31
Bombardier Chine : à la recherche de
La Bombardier Sifang Transportation (BST), co-fondée en 1998 à Qingdao (côte est) avec Sifang Locomotive & Rolling Stock, une entreprise chinoise qui excelle dans ce domaine.

"La réussite de Bombardier en Chine s'explique par notre quête inlassable de 'l'engrenure', c'est-à-dire le point commun, entre la Chine et Bombardier dans le domaine des transports ferroviaires", confie Zhang Jianwei, président de Bombardier Chine, dans une interview accordée à Xinhua.

"Ce terme décrit le fait que lorsque l'objectif d'un partenaire se réalise, celui de l'autre partenaire se réalise également", explique-t-il. "Dans le système de l'engrenage, les deux roues se déplacent à la même vitesse. Des frictions peuvent se produire si la vitesse tangentielle varie, de même que s'il n'y a pas d'intérêt commun entre les deux entreprises, les conflits sont inévitables."

"Dans le commerce, plus de la moitié des problèmes sont causés par des malentendus. Je pense que les relations entre la Chine et le Québec devraient suivre la même logique, la communication reste toujours indispensable", ajoute-t-il.

Fondé en 1907, Bombardier est une entreprise multinationale canadienne dont le siège social est situé à Montréal, dans la province du Québec. Aujourd'hui, cette société est devenue un leader mondial de la fabrication d'avions et de trains. Son chiffre d'affaires annuel a atteint 16,3 milliards de dollars en 2016.

M. Zhang est entré chez Bombardier en 1995 après ses études de doctorat à l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de Montréal. "Au début, je comptais travailler chez Bombardier pendant plusieurs mois, un an au maximum, car à l'époque, j'étais sur le point d'obtenir mon doctorat et cette expérience faciliterait mes futures recherches. Plus de vingt ans après, j'y suis encore", plaisante-t-il.

C'est en 1999 que M. Zhang a été affecté en Chine, alors une terre vierge pour Bombardier. Une fois rentré dans son pays, il a été profondément impressionné par les changements bouleversants qui y sont intervenus.

"Je suis parti pour le Canada en 1987", à une époque où le commerce était un métier sous-estimé dans la société chinoise et où la norme était les "wanyuanhu", les familles dont la fortune s'élevait à au moins 10.000 yuans. "A mon retour en 1999, j'ai été vraiment frappé par la transformation des valeurs sociales : les Chinois ont véritablement commencé à chercher fortune", se rappelle-t-il.

Cependant, en tant que seul représentant de Bombardier en Chine, M. Zhang dit avoir vécu une période difficile. "Je préfère mener nos projets pas à pas. C'est dans cet esprit de persévérance que Bombardier a pu enregistrer de grands progrès en Chine", se félicite-t-il.

En 2005, M. Zhang a été nommé président de Bombardier Chine. Dernière société étrangère entrée sur le marché chinois des transports ferroviaires, Bombardier signe, chaque année, une vingtaine de commandes en Chine et est devenu une des sociétés étrangères qui a le mieux réussi dans ce secteur. A présent, cette multinationale compte plus de 6.000 employés, six co-entreprises et sept filiales en Chine, qui ont livré plus de 3.500 wagons de chemin de fer à grande vitesse, 580 locomotives électriques et plus de 2.000 rames de métro. Les équipements de propulsion de Bombardier sont utilisés dans 23 villes chinoises.

"J'ai la responsabilité de me servir de mon entreprise comme d'un 'pont' reliant Bombardier à la Chine. Par conséquent, je cherche toujours à mieux expliquer à mes collègues à l'extérieur de Chine la situation en Chine, ainsi qu'à mieux présenter nos produits aux Chinois. Tous ces efforts sont destinés à réduire la distance entre les deux parties. Pour établir un partenariat sur le long terme, nous devons faire preuve de sincérité en nous penchant sur nos intérêts communs", estime-t-il.

"J’ai confiance en l'avenir de Bombardier en Chine", assure-t-il. "Bombardier est toujours en quête d'un 'succès durable'. Tout d'abord, nous sommes prêts à lancer de nouveaux projets avec la Chine et il faut que nos produits répondent aux besoins du marché chinois d'ici cinq, voire dix ans."

De plus, ajoute M. Zhang, en ce qui concerne la professionnalisation du personnel chinois, "je suis convaincu que le recrutement et la formation des talents restent une priorité pour se démarquer de la concurrence des entreprises. C'est pour cela que je m'assure toujours de transmettre les technologies et l'expérience de Bombardier à nos employés chinois".

Depuis quelques années, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Québec en Asie devant le Japon et le second partenaire commercial du Québec au monde, derrière les Etats-Unis. En 2015, les échanges de marchandises entre le Québec et la Chine se chiffraient à 13,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 17,1% par rapport à 2014. La valeur de ces échanges représentait 16,3% du commerce de marchandises entre le Canada et la Chine, contre 15,6% en 2014.

"De mon point de vue, les échanges commerciaux entre la Chine et le Québec sont caractérisés par leur complémentarité. La Chine est un vaste marché par rapport au Québec, alors que le Québec dispose de technologies plus avancées. Il faut que les deux parties exploitent davantage d'opportunités de développement dans le cadre de ce partenariat pragmatique", conclut M. Zhang.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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