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Les capitaux chinois à la découverte de nouveaux marchés

Xinhua | 19.12.2016 16h04

Les capitaux chinois se sont récemment heurté à différents obstacles en Allemagne, en Australie et aux Etats-Unis. Toutefois, ils continuent à se répandre rapidement dans le monde, apportant des bénéfices aux entreprises chinoises et aux habitants locaux.

LA PHOBIE DES CAPITAUX CHINOIS

Les investissements de la Chine à l'étranger ont souvent suscité des craintes au sein des médias et des milieux politiques occidentaux, qui se sont opposé à des accords commerciaux proposés par la Chine au nom de la "sécurité nationale".

"Les arguments citant la sécurité nationale sont toujours une forme de protectionnisme assortie de quelques mesures fantaisistes de relations publiques", a estimé Matthew Lynn, chroniqueur britannique spécialisé dans les affaires, commentant le recours quasi systématique des économies développées au prétexte de la "sécurité" pour empêcher les investissements chinois dans leur pays.

A mesure que l'économie chinoise se développe, les entreprises chinoises chercheront inévitablement à s'étendre dans le monde, tout comme l'ont fait les sociétés sud-coréennes il y a 20 ans et les japonaises il y a 30 ans, a-t-il ajouté.

De nombreux observateurs ont estimé que certains pays avaient des craintes infondées à l'égard des capitaux chinois et considéraient à tort les investissements commerciaux normaux de la Chine comme des chevaux de Troie.

Selon Hannes Dekeyser, expert de l'Institut européen d'études asiatiques, la récente vague d'inquiétudes des pays européens à l'égard des investissements chinois coïncide avec l'émergence d'une tendance protectionniste et la montée du populisme sur le continent.

DES INVESTISSEMENTS MUTUELLEMENT BENEFIQUES

Face aux différentes accusations de "menace chinoise", comment les investisseurs chinois peuvent-ils réagir ?

"La meilleure façon est d'investir à l'étranger avec honnêteté et sincérité", estime Huo Jianguo, ancien directeur d'un organisme de politique commerciale relevant du ministère chinois du Commerce.

Les investisseurs chinois ne peuvent dissiper les soupçons et les craintes injustifiés de leurs homologues étrangers et obtenir des résultats gagnant-gagnant qu'en montrant leur sincérité en investissant et en menant leurs activités commerciales à l'étranger de manière professionnelle, a-t-il souligné.

Prenons l'exemple de la société chinoise de matériel de télécommunications Huawei, dont le siège au Royaume-Uni se trouve à Reading, à seulement 20 minutes de Londres en train.

Depuis 15 ans, Huawei Britain est devenu un grand employeur pour les habitants locaux, l'entreprise employant 1.100 personnes à temps plein, dont 70% recrutées localement.

Selon des rapports publiés par l'Institut de recherche économique d'Oxford, Huawei a apporté une contribution de 1,2 milliard de dollars à l'économie britannique de 2012 à 2014. En 2014, Huawei a créé 7.300 nouveaux emplois au Royaume-Uni et acheté des produits et des services dans plusieurs régions du pays.

Cela explique pourquoi les médias britanniques, habituellement très critiques, ont eu très peu de mots durs pour Huawei. Certains politiciens britanniques ont cité Huawei en exemple pour prouver que les investissements étrangers peuvent effectivement apporter des avantages réels à leur pays.

De nombreux autres exemples similaires peuvent être cités. De plus en plus de personnes se rendent à présent compte que les investissements chinois ne sont pas le monstre que l'on prétend et cherchent simplement à décrocher des résultats mutuellement bénéfiques par la coopération et la fusion.

LE BOOM DES INVESTISSEMENTS

En 2002, un an après l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le volume des investissements directs de la Chine à l'étranger était de 2,7 milliards de dollars. En 2015, ce chiffre était passé à 145,67 milliards de dollars, soit près de 54 fois plus qu'en 2002, affichant une hausse annuelle de 33,6%.

C'est aussi en 2015 que la Chine est devenue pour la première fois un pays d'exportation de capitaux. Son volume annuel d'investissements directs à l'étranger a atteint 9,9% du total mondial, classant la Chine au deuxième rang mondial.

Au cours des trois premiers trimestres de cette année, les entreprises chinoises ont accompli 521 fusions et acquisitions à l'étranger dans 18 secteurs et 67 pays et régions, avec un volume de commerce réel de 67,44 milliards de dollars.

Le journal suisse Neue Zürcher Zeitung a souligné que les entreprises chinoises étaient actives dans des domaines extrêmement vastes : ports, aéroports, voitures, tourisme, cinéma et industrie de la mode.

Selon l'économiste en chef du groupe HSBC en Chine, Qu Hongbin, outre la quantité, la qualité des investissements chinois à l'étranger s'améliore également. Allant des ressources naturelles telles que le pétrole et les minerais de fer aux infrastructures et à la fabrication en passant par les secteurs des services, de la haute technologie et de la culture, les domaines visés par les investissements chinois à l'étranger n'ont cessé d'évoluer d'année en année.

De nombreux experts ont également souligné que l'initiative "la Ceinture et la Route" proposée par la Chine apporterait une impulsion essentielle à la prochaine vague d'investissements chinois à l'étranger. Avec l'entrée en activité d'institutions financières telles que la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) et le Fonds de la Route de la soie, les capitaux chinois circuleront plus fréquemment dans les pays et les régions de "la Ceinture et la Route".

Le voyage des capitaux chinois à l'étranger vient tout juste de commencer. De plus en plus de personnes percevront la confiance des entreprises chinoises, leur amitié et leur esprit ouvert de coopération au cours de ce processus.

Avec ses capitaux, l'économie chinoise continuera à avancer sur la voie de la mondialisation et contribuera à la prospérité de la Chine et du reste du monde.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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