La Chine et la Grande-Bretagne renforcent la coopération pour pousser à l'utilisation mondiale du yuan

Grâce à des mesures régulières, la Chine met en avant sa devise sur le plan international, et les initiatives ont pris de la vitesse pendant la visite officielle du président Xi Jinping en Grande-Bretagne.

Mercredi, la banque centrale chinoise a annoncé l'émission de 5 milliards billets de banques en yuan à Londres, à l'occasion de la première émission offshore de ces dettes en dehors de la Chine.

Le taux d'intérêt des billets d'un an était de 3,1 %.

"Cette initiative est une partie importante de la stratégie de mondialisation du yuan pour accroître sa présence sur le marché mondial des obligations", a déclaré Sang Baichuan, directeur de l'Institut des Affaires internationales à l'université d'économie et d'affaires internationales.

Depuis juillet 2009, lorsque la Chine a introduit un plan pilote permettant le paiement en yuan dans le commerce transfrontalier, les empreintes étrangères de la devise se sont étendues rapidement, notamment pour leur utilisation dans le commerce international.

Le RMB est devenu la deuxième devise mondiale pour la finance commerciale au niveau international en 2013 et a dépassé le yen japonais pour devenir la quatrième devise de paiement la plus utilisée au monde en août, juste après le dollar américain, l'euro et la livre sterling, selon SWIFT, organisation des services de transaction mondiale.

Il a également été utilisé comme devise de réserve dans certains pays. Mais pour en faire une vraie devise internationale, la Chine doit en faire davantage pour offrir des produits d'investissement diversifiés, selon les analystes, qui ont néanmoins salué les ventes de billets par la banque centrale à Londres de mesure importante.

Yang Tao, directeur assistant de l'Institut de la Finance et de la Banque de l'Académie des Sciences sociales, a déclaré que cette initiative dans la plateforme financière londonienne valorisera le yuan comme devise d'investissement dans la finance internationale.

Auparavant, la Chine n'émettait des dettes RMB offshore qu'à Hong-Kong.

Avec les fondations posées, les analystes pensent qu'il y a une forte possibilité pour que le yuan soit inclus dans le panier des Droits à tirages spéciaux (DTS) du FMI plus tard cette année.

Les deux principaux critères pour l'entrée des DTS sont la valeur des exportations et des importations totales du pays, et si une devise est complètement convertible sous le compte capital.

Le FMI réexamine les devises dans le panier des DTS chaque année. Lors de la dernière étude des DTS en 2010, le yuan a rempli le premier critière, mais a été considéré comme ne répondant pas au critère "librement utilisable".

L'annonce de mercredi est la dernière d'une série d'accords financiers entre la Chine et la Grande-Bretagne. L'année dernière, la Grande-Bretagne est devenue le premier pays occidental à émettre un titre souverain en yuan.

Lors d'une visite en Chine le mois dernier, le Chancelier de l'Echiquier George Osborne a souligné que la Grande-Bretagne soutient l'internationalisation du RMB et souhaite faire de Londres la plateforme pour le commerce RMB.

Le pays lancera également une étude de faisabilité sur la connexion entre les marchés boursiers de Londres et de Shanghai, ajoutant potentiellement un nouveau canal pour les investisseurs offshore afin d'étendre leur exposition vis-à-vis des titres en yuan.

Outre Singapour et Hong Kong, la Grande-Bretagne est le plus grand marché offshore RMB. Plus de 50 % du marché des changes du yuan en dehors de la Chine et de Hong Kong sont réalisés en Grande-Bretagne, selon SWIFT.