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Ce que signifie la visite de Bachar el-Assad à Moscou

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.10.2015 15h36

Le 20 octobre, le Président russe Vladimir Poutine a rencontré le Président syrien Bachar al-Assad à Moscou. Dans les images de la rencontre diffusées par les médias, on voit les deux hommes souriants, se serrant la main. Ces informations ont été publiées le 21 octobre, et à ce moment-là, Bachar el-Assad avait déjà quitté Moscou pour retourner à Damas.

Bien que la diffusion de ces nouvelles ait été lente, leur diffusion n'a cependant pas manqué de susciter des interrogations dans le monde. Cela s'explique parce que, depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2011, Bachar el-Assad n'était jamais allé à l'étranger. Cette visite hautement médiatisée du Président syrien à Moscou, outre qu'elle avait pour but de remercier la Russie de son soutien constant à son propre propre pays, avait naturellement d'autres sens aussi.

Tout d'abord, Bachar el-Assad souhaitait exprimer, par ce voyage, le fait que son régime et lui sont sortis de la phase difficile du conflit interne. Dans la lutte contre l'Etat islamique, grâce aux raids aériens russes menés dans le cadre d'une puissante coopération, l'armée syrienne a repris des mains des forces terroristes de nombreuses zones naguère perdues ; de nombreuses lignes de ravitaillement des militants extrémistes ont également été coupées par les forces gouvernementales, provoquant la fuite d'un grand nombre de terroristes qui, sans aide extérieure, ont été pris de panique. Tout cela montre une tendance à des contre-attaques à grande échelle des troupes gouvernementales sur le champ de bataille. Ce que veut précisément démontrer la visite de Bachar el-Assad à ce moment, c'est que l'ensemble de la Syrie est sous son contrôle, et que l'élimination de l'État islamique et d'autres organisations terroristes est juste une question de temps.

Deuxièmement, l'invitation de Bachar el-Assad en Russie avait aussi pour but de montrer au monde la faillite des manœuvres de l'Occident visant à le faire tomber. Qu'on se souvienne de l'ingérence flagrante de nombreux pays occidentaux, dirigés par les Etats-Unis, dans les affaires intérieures de la Syrie, ne cessant de dire « Bachar doit démissionner ». Ils comptaient sur le prestige du « printemps arabe » pour reproduire à l'identique le soi-disant « modèle libyen » en Syrie, et laisser le régime s'effondrer rapidement. Mais, ce faisant, non seulement ils n'ont pas réussi à faire tomber le régime légitime syrien, mais le conflit s'est même intensifié, entraînant la mort de 250 000 personnes, et déclenchant également une vague de réfugiés, qui a sérieusement ébranlé le continent européen. Dans le même temps, l'Etat islamique, représentant des forces de la terreur, en a profité pour s'étendre, plongeant non seulement la Syrie dans le désordre, mais étant également à l'origine d'attaques terroristes dans les pays occidentaux, avec pour résultat plus de morts encore. Du fait de cette situation, les pays occidentaux ont compris que leurs manœuvres pour faire tomber Bachar el-Assad étaient une impasse, et ils ont dû admettre que la Syrie devait prendre le chemin d'une « solution politique », et renoncé à leurs illusions de voir Bachar el-Assad démissionner immédiatement.

En outre, Bachar el-Assad a voulu profiter de l'occasion pour montrer que la Syrie a réussi une percée diplomatique. En effet, parce que l'Occident l'a diabolisé et sanctionné son régime, les activités de la diplomatie publique syrienne sont, depuis plusieurs années, limitées. Du fait de la guerre civile, Bachar el-Assad a également eu les plus grandes difficultés à sortir de Syrie pour se rendre en visite dans d'autres pays. Mais aujourd'hui, la situation est différente. Son action contre l'Etat islamique et d'autres organisations terroristes est soutenue par de plus en plus de pays. Dans l'avenir, Bachar el-Assad pourrait également apparaître dans les capitales d'autres pays, peut-être même dans certaines conférences internationales. Parce que même l'Occident a commencé à réaliser que si l'on veut trouver une solution politique en Syrie, Bachar el-Assad est un personnage incontournable.

Quant à Vladimir Poutine, son invitation à Bachar el-Assad à ce moment-là avait pour but de montrer son soutien clair au Président syrien lui-même et à son gouvernement. Il souhaitait également saisir cette occasion pour envoyer un message à l'Occident : avec le bon déroulement de la lutte contre l'Etat islamique en Syrie, le règlement politique de la question syrienne devrait être mis à l'ordre du jour. Et, dans une « solution politique », le rôle de Bachar el-Assad est également incontournable. Vladimir Poutine a réitéré lors de cette réunion que « c'est seulement avec l'implication de toute une variété de forces religieuses, ethniques et politiques » qu'il sera possible de trouver une solution politique au conflit. Il a également souligné que la décision finale « appartient au peuple syrien ». Et ces remarques n'ont pas complètement exclu la possibilité que Bachar el-Assad participe au processus de transition.

En fait, si l'on veut vaincre complètement l'Etat islamique en Syrie et même en Irak, les seuls chasseurs russes et forces terrestres syriennes ne suffiront pas. Les États-Unis doivent également coopérer activement avec la Russie et le gouvernement syrien afin de faire face conjointement aux forces terroristes internationales, qui sont l'ennemi le plus féroce de la race humaine. Les États-Unis devraient persuader l'opposition armée syrienne modérée de ne plus lutter contre le gouvernement, mais d'établir un front uni commun avec lui contre l'État islamique» et d'autres organisations terroristes. Une fois que ce front sera formé, il n'y aura plus besoin de se poser des questions sur la fin de la guerre en Syrie. Et une fois la paix rétablie en Syrie, les réfugiés syriens déplacés reviendront certainement dans leurs foyers.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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