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La Chine tente de se prémunir face à la commercialisation du Bouddhisme

Xinhua | 14.06.2017 08h48

La Chine a étudié divers moyens, dont la publication d'informations et la législation, pour freiner la commercialisation croissante des lieux de culte dans le pays.

De nouvelles formes d'atteintes aux droits et intérêts religieux ont vu le jour, rendant plus urgente la nécessité de protéger et de promouvoir ces droits, a déclaré Jiang Jianyong, directeur adjoint de l'Administration d'Etat pour les affaires religieuses.

M. Jiang s'est ainsi exprimé lors d'une réunion de l'Association bouddhiste de Chine, organisée récemment dans la ville de Changsha de la province centrale du Hunan, en présence de délégués venus de 14 provinces et municipalités.

D'après certains délégués, des entreprises et individus dans certaines régions ont exploité le Bouddhisme pour des intérêts commerciaux, sous couvert de parcs culturels bouddhistes ou de parcs thématiques, et ont même encouragé des dons en faveur de fausses candidatures au patrimoine mondial.

Certaines personnalités religieuses ont illégalement accumulé une énorme fortune en louant des temples à des fins commerciales.

Un célèbre moine bouddhiste de la ville de Hengyang, au Hunan, a arbitrairement approuvé l'achat de 18 pins du Japon pour 5 millions de yuans (730.000 dollars), a révélé Huai Hui, secrétaire général de l'association bouddhiste provinciale.

Un autre moine de la ville de Loudi, dans le Hunan, a collecté plus de 8 millions de yuans sous prétexte de construire un temple, mais a en réalité utilisé ces fonds à des fins personnelles, a-t-il ajouté.

"Certains temples anciens ont été entourés par des soi-disant 'parcs culturels' avec des bâtiments non religieux construits aux alentours à des fins commerciales", a critiqué Sheng Hui, directeur adjoint de l'Association bouddhiste de Chine (ABC).

De "faux bouddhistes" ont mené des activités religieuses illégales, extorqué de l'argent et trompé des croyants, entachant la réputation de la religion.

Une base de données d'authentification des bouddhas vivants a été mise en service l'année dernière pour confirmer l'identité des bouddhas vivants. En tant que coutume remontant au 13e siècle, la réincarnation des bouddhas est un système d'héritage unique du Bouddhisme tibétain. L'ABC confère des certificats aux bouddhas vivants depuis 2010.

"Afin de protéger les droits religieux et de préserver la dignité, les associations bouddhistes en Chine ont été appelées à intensifier la gestion du personnel et à strictement interdire toute activité commerciale", a souligné M. Sheng.

Lors d'une réunion du 12e Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), organisé en mars à Beijing, le 11e panchen-lama, Bainqen Erdini Qoigyijabu, a déclaré que certains temples et moines s'étaient lancés dans la commercialisation du bouddhisme et a appelé les croyants à se comporter correctement.

Le panchen-lama a indiqué qu'à travers cette commercialisation, certains moines recherchaient l'argent et le pouvoir, au lieu de respecter les préceptes bouddhistes.

Bien que ces incidents et ces personnes ne représentent pas le courant dominant, cela donne néanmoins une image "extrêmement mauvaise", a averti le panchen-lama.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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