Dernière mise à jour à 16h27 le 15/12
(Photo d'archives) |
Ce sont les mains occupées, derrière la frénésie dans la traduction de la littérature en ligne chinoise. Ils sont non seulement responsables de l'une des productions non gouvernementales les plus importantes de la culture chinoise, mais aussi du travail bénévole de traduction. Il s'agit là de membres très actifs de 20 groupes de traduction chinois-anglais, composés principalement d'étudiants et de ressortissants chinois dans le monde entier.
Mais qui sont-ils ? Et quelles sont les motivations de ces volontaires pour traduire des romans web chinois pour les lecteurs étrangers ? Pour le savoir, le site Thepaper.cn a interviewé Lai Jingping, fondateur de Wuxiaworld, un forum chinois international de traduction de romans de cape et d'épée.
Né en 1986, Lai a quitté Chengdu pour émigrer aux Etats-Unis avec ses parents à l'âge de 3 ans. Ayant grandi dans un environnement anglophone, Lai pouvait à peine parler chinois ou reconnaître les caractères chinois quand il était adolescent. Ce n'est qu'après avoir été captivé par la version 1996 de « Return of the Condor Heroes », une série télévisée adaptée du célèbre roman wuxia de Louis Cha, qu'il a commencé à étudier le chinois avec un réel enthousiasme.
«Aux USA, ce n'est pas facile d'acheter des œuvres de fiction asiatiques, en particulier de la littérature chinoise contemporaine. Du moins pas avant la vulgarisation des plates-formes de partage en ligne et des livres électroniques», a souligné Lai.
En 2006, le jeune homme de 20 ans a appris le chinois pendant deux ans à l'Université de Californie à Berkeley. Véritablement passionné par les romans wuxia, il a fait ses débuts sur un forum de partage en traduisant le livre populaire de Louis Cha.
Un ami vietnamien lui a présenté un site en ligne en 2014, quand la plupart des travaux traditionnels de wuxia ont été traduits par des volontaires les plus enthousiastes. Commençant alors ses premiers pas vers la création de Wuxiaworld.
Selon le site Alexa, Wuxiaworld se classe au 1 500e rang des sites mondiaux, et notre traducteur se trouve environ à la 1000e place sur la liste des sites américains. S'appuyant sur plus de 30 travaux achevés et en cours de mise à jour, le site de Lai atteint 240 000 personnes, affichant des vues quotidiennes de 3,5 millions de pages.
«Notre culture traditionnelle, dont les Chinois sont si fiers, est trop difficile pour les Américains. C'est l'une des raisons pour lesquelles les romans web sont si attrayants pour les Occidentaux, plus faciles à comprendre, mais avec des éléments culturels chinois », a fait remarquer Lai.
Le jeune Chinois est revenu en Chine en 2015, pour trouver une opportunité de collaboration avec des plates-formes d'actualités chinoises. Que ce soit en Chine ou en Amérique, la traduction non autorisée est toujours un acte de contrefaçon.
«Dans les premiers jours. Nous avons cherché à contacter les auteurs originaux pour obtenir une autorisation. Mais on a constaté que le droit d'auteur était dans les mains des plates-formes», a expliqué Lai.
Wuxiaworld s'est lancé récemment dans un projet de coopération avec Qidian.com, le premier site Internet littéraire en ligne chinois, impliquant 20 œuvres. Il s'agit là pour Lai de sa deuxième «licence», après un contrat négocié il y a déjà un moment avec 17k.com.