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La littérature ne doit pas être orpheline, elle a besoin d'un parrain, selon Antoine Gallimard

Xinhua | 29.11.2016 08h35

"La littérature ne doit pas être orpheline, elle a besoin d'un parrain", a estimé Antoine Gallimard, PDG des Editions Gallimard, dans une interview accordée samedi à Xinhua à l'issue de la 8e cérémonie de remise du Prix Fu Lei.

"La littérature a vocation à être universelle (...) Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une protection des droits d'auteurs, un encouragement pour les librairies et pour la presse littéraire, tout cela est un creuset, sinon ça s'étouffe", a-t-il poursuivi.

Le Prix Fu Lei a couronné deux livres traduits du français en chinois et publiés en Chine. Le prix dans la catégorie "Littérature" a été attribué à Jin Jufang pour sa traduction de "L'Acacia", de Claude Simon. Et le prix dans la catégorie "Jeune pousse" revient cette année à Zhou Peiqiong pour sa traduction de "Dans les forêts de Sibérie", de Sylvain Tesson, publié initialement par les Editions Gallimard en 2011.

"La traduction littéraire est une attention à la parole et à la vie des autres, et si, comme le veut la pensée artistique chinoise, l'esthétique mène à l'éthique, on comprend quelle part la traduction, dans le prolongement des paroles de Fu Lei, peut prendre à la découverte et à la fraternité des hommes", a indiqué M. Gallimard.

Né en 1947, Antoine Gallimard est devenu en 1988 PDG des Editions Gallimard, qui figurent aujourd'hui en tant que troisième groupe d'édition français, présent dans de nombreux secteurs et composé de maisons d'édition, de sociétés de diffusion, de distribution et de librairies.

Les Editions Gallimard maintiennent aussi des relations étroites avec les éditeurs chinois. "C'est avec la maison d'édition du Peuple (Chine) que nous avons lancé la série 'Les premières lectures', qui s'est très bien vendue en Chine".

M. Gallimard s'est dit "très heureux de voir se développer la littérature chinoise. Le fait que les écrivains chinois tels que Mo Yan et Liu Cixin ont remporté de grands prix internationaux est extrêmement positif pour tout le monde, surtout pour les éditeurs qui commencent à s'intéresser à ce qui se passe actuellement en Chine, ce qui constitue aussi un encouragement pour les auteurs dans leurs efforts de continuer ce travail".

Antoine Gallimard est président depuis 2012 de l'association des "Petits Champions de la Lecture", créée à l'initiative du Syndicat national du Livre, qui a pour objet de favoriser la promotion des livres et de la lecture auprès des enfants de CM2 (10-11 ans).

"Nous sommes déjà le premier éditeur de livres pour la jeunesse en France, et maintenant avec le développement de la jeunesse en Chine, vous allez tout de suite avoir 20 millions de jeune lecteurs. C'est important d'avoir des projets sur la jeunesse, de donner l'envie de lire aux jeunes dans les classes au lycées", a-t-il poursuivi.

Quant à la promotion des oeuvres littéraires à l'étranger, M. Gallimard a souligné qu'"il est important d'avoir des relais à travers les maisons d'édition et la presse locale. Il reste aussi prioritaire d'avoir des correspondants".

Il a également pris l'engagement de "tout faire pour donner le goût de la lecture, parce que nos défis, c'est le téléphone portable, le manque de temps et le manque d'envie. Ce sont des problèmes communs à travers le monde".

"Le problème que nous avons aujourd'hui, c'est comment assurer la vente des livres de fond", a-t-il déploré. "Le marché chinois actuellement est à peu près le même que le marché français, mais il y a beaucoup plus de nouveautés. On compte en Chine près de 200.000 nouveautés par an, et en France 65.000. Comme le prix est très bas, c'est à peu près le même poids en terme économique".

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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